dimanche 1 avril 2018

Mt 28 - Pâques

Lectures bibliques : 1 Co 15, 3-9. 42-44. 49-50 ; Mt 28, 1-20 (= voir textes en bas de page)
(Volonté de Dieu : Lc 10, 25-28 ; 1 Co 13, 1-8)
Prédication de Pascal LEFEBVRE / Pâques, Tonneins, le 01/04/18 / culte avec Confirmations et Baptême.

* Chers amis… Nous sommes bien embêtés, ce matin, avec ce passage de l’Evangile de Matthieu. 
Il faut avouer que l’événement de Pâques, mis en récit par cet évangéliste, nous pose bien des questions… car il peut nous sembler tout bonnement « incroyable » avec ses ingrédients extraordinaires : Tremblement de terre ; ange ou messager de Dieu descendu du ciel ; une pierre de plusieurs tonnes qui roule comme par magie ; des soldats qui perdent connaissance ; un ange qui tente de rassurer des femmes craintives, etc. etc. … 

Honnêtement… Qui peut encore croire au XXIe siècle à ce conte merveilleux ? 
Les romans de science fiction d’aujourd’hui ne font pas mieux, en matière de « fantastique ». Notre rationalité est donc mise à rude épreuve avec cette histoire quelque peu « surnaturelle ». 

Alors - je vous pose la question : que faut-il en faire ? 
- Doit-on penser que tout cela n’est qu’une vaste fable ? 
- Ou faut-il lire et comprendre autrement le récit de Matthieu… autrement qu’un récit historique… autrement qu’avec une lecture littérale ? 

Gardons - si vous voulez - cette question en suspens quelques instants. 
Car, nous avons une autre question à examiner ensemble : 

* Au fait, qu’est-ce que nous fêtons à Pâques ? 
Qu’est-ce que les Chrétiens commémorent en ce jour ? 

C’est facile - me direz-vous - vous le savez… nos jeunes catéchumènes le savent aussi … nous fêtons la résurrection de Jésus ? 

Voyez vous…  je ne suis pas sûr que cette réponse soit la bonne… ou qu’elle soit suffisante… enfin tout dépend de ce que nous mettons derrière le mot « résurrection ».
Mon hypothèse… c’est que ce qui nous intéresse réellement… c’est ce qui se cache derrière ce mot et derrière cet évènement… c’est l’expérience à l’origine de tout cela.  

Au fond, on pourrait aussi poser cette question pour le jour de Noël :
Qu’est-ce que nous fêtons à Noël ?

Et, ici encore, vous me répondriez sûrement : on fête la naissance de Jésus. 

Mais, là aussi… je vous dirai : rien n’est moins sûr. 
Ce qui nous intéresse, ce n’est pas la naissance d’un enfant appelé Jésus de Nazareth… mais ce qui se cache derrière cette histoire. 

Et ce qui se cache derrière cette histoire de Noël, c’est la conviction de l’intervention de Dieu dans la vie des hommes : 
Noël, c’est la conviction, la foi que, dans la naissance de cet homme, appelé Jésus, Dieu est intervenu dans notre vie et dans notre histoire humaine. 
Par ce Jésus, Dieu est venu manifester son amour et son projet de vie pour l’humanité… (quelque chose de Dieu, une force de vie transcendante, a été découverte en Jésus.) 

Et Pâques, c’est « le pendant »… c’est la même chose… mais de l’autre côté du miroir de la mort… 
Pâques, c’est la conviction, la foi que, par delà la mort de cet homme, appelé Jésus, Dieu est intervenu dans notre vie et dans notre histoire humaine. 
Par ce Jésus, qui est apparu comme « vivant » à des disciples… Dieu est venu manifester son amour et son projet de vie pour l’humanité… un projet de vie, qui dépasse et qui transcende la mort. 

Alors… à Pâques… on ne fête pas la réanimation d’un cadavre… Cela n’aurait aucun sens ! 
Jésus… n’est pas ressuscité en chair et en os… pour reprendre sa vie d’avant… comme par magie… ou comme si de rien n’était…  pour fêter de belles retrouvailles avec ses amis ou ses adeptes. 

Pâques ne raconte pas l’histoire de quelqu’un qui aurait continué sa vie terrestre et biologique après la mort… en continuant à enseigner, à guérir, à manger tranquillement avec ses disciples… comme si la mort et la croix n’avaient pas eu lieu. 

Pâques, ce n’est pas la continuité… Il n’y pas de continuité du corps biologique après la mort. Nous le savons et l’apôtre Paul le sait aussi. Puisqu’il dit clairement, dans sa lettre aux Corinthiens : « la chair et le sang ne peuvent pas hériter du Royaume de Dieu » (1 Co 15,50). 

Pâques, c’est, au contraire, une rupture, une discontinuité … car il ne peut en être autrement après la mort sur la croix… 
Pâques, ce n’est pas la réanimation d’un mort… mais ce sont des expériences spirituelles… et des récits… des récits écrits bien plus tard… des récits par lesquels des disciples… racontent que ce Jésus qui avait été tué sur la Croix… leur est apparu - dans une expérience intérieure - comme « vivant » après sa mort…  il leur est apparu individuellement … et à plusieurs d’entre eux, qui ont vécu des expériences extatiques bouleversantes…  des expériences inouïes… quelque chose, qui a changé leur vie et leur conscience, à jamais. 

Tout cela ouvre alors un sens nouveau, pour eux… et modifie, du tout au tout, leur compréhension de Dieu, de la vie, de la mort : 
Si Jésus a été vu comme « vivant », dans une autre sphère de réalité…  / puisqu’on parle de quelqu’un qui apparait et qui disparait aussitôt - comme le raconte les différents témoins… quelqu’un qui se rend visible dans une pièce fermée à clef, comme dans l’évangile de Jean (Jn 20)… ou qui apparait à ceux qui marchent sur le chemin d’Emmaüs, puis qui s’absente soudainement (Lc 24)… ou encore quelqu’un qui se devine devant le tombeau ou dans un jardin (Mc 16, Mt 28, Lc 24, Jn 20) /… 
Si celui qui a été crucifié est apparu ainsi aux uns et aux autres comme « vivant » dans un au-delà… dans une autre forme de vie et de réalité… cela signifie que Dieu est intervenu… que Dieu a agi… pour le relever - dans une forme de vie transcendante - par delà la mort.

Alors… je tente de répondre à la question : qu’est-ce qu’on fête à Pâques ?

A Pâques, on fête, d’abord et avant tout, la confiance en Dieu… la foi en la Providence de Dieu. 
A Pâques, on fête le fait - qu’à travers l’histoire de Jésus - Dieu est apparu comme le Vivant, un Dieu de Vie, qui est plus fort que la mort. 

Pour les témoins de Pâques, ce que cette expérience bouleversante signifie avant tout, c’est la manifestation de la présence de Dieu et de l’action de Dieu… pas seulement dans notre vie, ici bas, avec nous, comme Jésus l’avait manifesté (par ses gestes et ses paroles)… mais aussi la présence et l’action de Dieu, par delà la mort. 

Cela veut dire que Dieu est capable de surmonter, de transcender la mort… et cela veut dire que ce qui est arrivé à Jésus… va certainement aussi nous arriver… et que nous sommes tous promis à la vie … à une Vie de Ressuscité… après la mort… comme Jésus apparu « vivant » l’a révélé. 

* En disant tout cela… nous n’avons pas encore parlé de ce qui est à l’origine de cette foi de Pâques. 
Il faut tout de suite répondre que nous ne le saurons jamais… car notre langage humain est inadapté pour traduire une expérience spirituelle. 

A l’origine… l’histoire de Pâques est une histoire subjective. 
Ce sont des individus - ceux-là même qui avait lâchés Jésus… qui l’avait quitté, abandonné, renié (comme Judas), trahi (comme Pierre) ou persécuté (comme Paul)… ce sont ces hommes et ces femmes de peu de foi… comme vous et moi… qui vivent un bouleversement extraordinaire… une expérience inouïe… au cours de laquelle Jésus leur apparait comme « vivant ». 

Et du coup, leur peur, leur peine, leur incertitude, leur désespoir… sont renversés… Tout est radicalement retourné. 
Leur conscience s’élargit et ils commencent à comprendre que Dieu était présent dans cet homme Jésus, qui agissait et qui parlait comme un prophète… dans cet apôtre de la non-violence qui a accepté de se laisser crucifier comme un bandit.

Du coup, ils se réunissent à nouveau… et se mettent à échanger, à partager… à se souvenir de ses gestes et de ses paroles… et à propager son enseignement… etc, etc. 

Pâques commence avec ces expériences spirituelles ou extatiques qu’ont vécues des disciples… avec ces récits de vision intérieure ou d’apparition personnelle. 

Puis un jour… peut-être 40 ans après… 50 ans après…  un jour… il a fallu mettre des mots sur ces expériences. Les descendants ou les héritiers de ces disciples… la 2nde génération…  décide alors de mettre en récit ces expériences extraordinaires de Pâques, vécues par une poignée de témoins… Car il faut continuer à la transmettre, à la faire connaitre aux générations suivantes… puisque cet évènement raconte la présence de Dieu… son projet de vie éternelle pour l’humanité. 
Et c’est là que ce situe l’évangéliste Matthieu : Il écrit plusieurs décennies après la mort de Jésus. 

* Alors… j’en reviens à ma première question : Comment interpréter ce récit presque « fantastique » de Matthieu ?

Sans doute pas comme un récit historique… au sens où il raconterait mots pour mots… faits pour faits… ce que des témoins oculaires auraient vu. 
C’est un récit reconstitué à partir de témoignages anciens… un récit fictif - en quelque sorte - une fiction littéraire, mais qui raconte une vérité… à travers une histoire. (Ce qui correspond à la définition du « mythe », du langage « mythique ».)

Cette vérité est racontée avec les mots, les images et le langage disponibles à cette époque… qui est de style « apocalyptique »… exprimant l’idée que Dieu, à la fin des temps, « relèvera », « réveillera » les Justes de la mort : il les « ressuscitera » et les « justifiera ». 
Sauf que ce langage n’est plus irréel ou futuriste, hypothétique ou décrivant une lointaine espérance : il devient désormais présent et actuel : Dieu l’a fait, dès maintenant, pour Jésus… et des personnes en ont été témoins. 

Ainsi, nous devons nous rendre compte de la difficulté qui fut celle des auteurs des Evangiles : 
Comment parvenir à dire et à rendre compte d’un évènement pour lesquels nous n’avons pas de mots, pas de langage adapté ? 
Comment, en effet, raconter l’intervention de Dieu dans notre histoire humaine… par delà la mort… sinon par des faits et des personnages extraordinaires : des éclairs, des anges, des bouleversements inattendus… Il n’y a pas d’autres mots pour dire une expérience extatique, qui a pu laisser des disciples sidérés et sans voix. 

Alors… ne prenons pas ce récit à la lettre… comme un récit historique (il était une fois… les choses sont arrivés comme ceci… les faits ce sont produits comme cela)… il ne s’agit pas de cela. 
Les mots humains… les mots de tous les jours… ne sont pas faits pour exprimer des expériences qui dépassent notre entendement. 

Ainsi, en relisant ces vieux textes… 2000 ans après… dans le monde scientifique qui est le nôtre… nous sommes donc conviés à un effort… invités à comprendre la vérité qui se cache derrière ce récit merveilleux : 
L’histoire de l’intervention de Dieu… manifestée à travers les apparitions, les visions de Jésus comme étant « vivant » dans une autre sphère de réalité. 

Et tout le reste n’est qu’un récit mis en forme, pour transmettre un enseignement catéchétique… pour transmettre cette incroyable Bonne Nouvelle aux générations suivantes : celle d'un Dieu de vie plus fort que la mort. 

* Je vous propose maintenant de reprendre brièvement le récit de Matthieu, en quelques points… et de voir comment nous pouvons en avoir une lecture symbolique et stimulante pour nous : 

- Premier symbole mis en récit par Matthieu : une théophanie… c’est-à-dire une manifestation de la puissance de Dieu. Matthieu la révèle à travers des signes : un tremblement de terre, un séisme, l’apparition d’un messager : un ange du Seigneur. Son aspect était comme l’éclair et son vêtement blanc comme la neige - dit Matthieu…  Ce messager de Dieu est décrit comme un être extraordinairement lumineux. (Il a l’aspect glorieux d’un corps transfiguré.) 
Le tremblement de terre laisse entendre que la Nouvelle qui va être annoncée est fracassante… le cosmos entier en est ébranlé. (C’est un évènement de nature apocalyptique.)

- Deuxième élément du récit de Matthieu : cet ange du Seigneur s’assied sur la pierre roulée. Evidemment, il s’agit là d’un geste symbolique, qui révèle la victoire sur la mort. 
L’ange atteste ainsi que Dieu a mis fin au royaume de la mort : il a mis à mort la puissance de la mort. 
Le tombeau ouvert et l’ange qui trônent sur la pierre roulée signifient que la vie l’a emportée… que la mort n’a pu retenir ni contenir l’Envoyé de Dieu … celui qui avait vécu en communion avec le Père.

- Troisième élément, les gardes - qui représentent les pouvoirs humains, le pouvoir de la force politique, militaire ou religieuse - sont pris de panique et mis hors jeu. C’est désormais eux qui sont comme « morts ». C’est un renversement. 
C’est alors que le messager de Dieu passe du geste à la parole : Il annonce aux femmes que Jésus n’est pas ici… qu’il a été relevé de la mort. 

- Quatrième élément : les femmes sont en chemin pour annoncer l’incroyable nouvelle aux autres disciples, elles sont bouleversées, prises entre deux sentiments - dit Matthieu - la crainte et la joie. 

C’est alors que Jésus leur apparait lui-même, pour confirmer le message de l’ange et annoncer que les disciples le verront en Galilée.
Notons que le Ressuscité appelle les disciples « mes frères », pour signifier que leur lâcheté et leur fuite sont pardonnées. 

- D’autres éléments sont encore fournis par le récit de Matthieu, avec l’histoire des grands prêtres et des soldats, qui, certainement, traduit une polémique existante à cette époque… à savoir qu’un tombeau vide ne prouve rien… quelqu’un aurait très bien pu voler le corps. 

Ainsi donc, la disparition du corps de Jésus a certainement été l’objet de tensions et de discutions entre Juifs et Chrétiens. Mais, notons que Matthieu ne fonde pas la résurrection sur l’absence du corps de Jésus…  mais sur les apparitions du Ressuscité.  

- La dernière scène - avec l’envoi des disciples en mission - est sans doute la plus intéressante, bien qu’elle soit certainement une construction théologique de Matthieu, pour conclure son évangile : 

Elle se déroule en plusieurs étapes sur la montagne. C’est là - sur la montagne - que Jésus avait prononcé son discours : son sermon sur la montagne ; c’est là qu’il avait guéri des malades et des infirmes ; c’est là qu’il était apparu transfiguré. 

Cette dernière scène commence par une apparition collective… Matthieu indique intelligemment que certains furent pris de doutes. 
Cette précision signifie que, pour l’évangéliste, la foi vécue est toujours un mélange de confiance et de questions : 

Dans notre monde matérialiste… en effet… Comment croire en un Dieu de vie, capable de transcender la mort ?
Comment croire que rien n’est impossible à Dieu ?
Comment croire que notre vie se poursuivra sous une autre forme et dans une autre réalité, après la mort, ainsi que cela s’est produit pour Jésus ? 

Des questions et des doutes… donc…
Car il faut l’avouer tout cela dépasse notre entendement… et notre vision très matérielle, rationnelle et concrète de la vie. 

Ensuite, le Ressuscité annonce aux disciples plusieurs choses :  

- La première, c’est qu’il vit désormais dans le monde de Dieu… et que là, il a reçu de Dieu une autorité sur l’ensemble de la création : Notons qu’il parle d’une « autorité » (en grec) : non pas d’un pouvoir qui domine et qui contrôle, mais d’une autorité : c’est-à-dire d’une force qui libère et qui fait croître (qui fait grandir).

- La deuxième parole est un envoi des disciples : « allez, de toutes les nations, faites des disciples, les baptisant au nom du Père, du Fils et du saint Esprit ». 

[Il faut l’avouer cette invitation missionnaire étendue au monde entier (et donc aux nations païennes)… cette instruction a été l’objet de nombreux malentendus, dans l’histoire de l’Eglise. 
Jésus n’a jamais demandé de soumettre les gens à une manière de voir, à des croyances religieuses ou à une institution, ni à un magistère ou à des doctrines. 

Il s’agit ici d’un appel à convertir les regards, à les convertir au message de l’Evangile : à savoir à la présence, à l’amour et à la générosité gratuite du Père céleste, qui vieille sur chacun de ses enfants… et qui prend soin d’eux. 

Jésus est celui qui a su briser et dépasser les frontières tribales et religieuses, entre les purs et les impurs, les bons croyants et les pécheurs, les Juifs et les non-Juifs…  son message est universel et offert à tous sans distinction, indépendamment de ses qualités ou de ses appartenances.]

Il faut revenir au sermon sur la montagne, pour comprendre que Jésus parle ici de faire des disciples de la voie de l’amour… puisque le Père céleste est un Dieu d’amour, offert et accessible à tous… un Père céleste qui reconnait la dignité et la valeur de chacun de ses enfants. 

D’ailleurs, Jésus précise que « faire des disciples » signifie « les baptiser ». Or, le baptême, qu’est-ce que c’est ? 

Recevoir le baptême au nom du Christ, c’est accepter de lâcher son ego… c’est mourir à soi-même, à son ancienne vie, sans Dieu… pour renaître à une vie nouvelle, marquée du sceau de l’Esprit de Dieu, de son Souffle… c’est recevoir une identité nouvelle, marquée par la bonté providentielle de Dieu… marquée par la gratuité et l’amour (Cf. Mt 5,45). 

Être baptisé, ce n’est pas intégrer une religion, c’est s’ouvrir à l’Evangile que propose Jésus Christ. 

Le baptême, c’est donc un changement de Seigneurie, de « logiciel », de mentalité : c’est accepter de mener une vie pleinement libre… une vie libérée par la Bonne Nouvelle de l’amour de Dieu, chaque jour : la Bonne Nouvelle d’un Dieu qui nous aime (quoi qu’il arrive) et qui nous accompagne à chaque instant dans cette vie… et au-delà de cette vie… pour l’éternité. 

- Enfin - dernier point - la dernière parole du Ressuscité est la promesse de sa présence et de son soutien à tous ceux qui acceptent de lui faire confiance : 
Je suis avec vous tous les jours et en tout temps, dit Jésus… vous n’êtes pas seuls ! Mon Esprit, mon Souffle vous accompagne. 

Cette affirmation nous forcément donne du courage. C’est l’assurance qu’une force d’amour et de confiance nous accompagne dans notre vie, même au milieu des difficultés et des épreuves. 

* Ainsi, pour Matthieu, la Résurrection signifie une chose : Elle signifie que le Christ est présent parmi nous, par son Esprit : cet Esprit est offert à tous ceux qui lui font confiance. 
C’est peut-être cela « l’expérience » que décrit le mot « Résurrection » : une Présence spirituelle offerte, malgré l’absence physique.

* Conclusion : Alors… pour conclure… que peut-on retenir de cette méditation ? 

Au-delà de l’histoire assez extraordinaire racontée par Matthieu, le récit de Pâques nous transmet donc une Bonne Nouvelle… ou plutôt des Bonnes Nouvelles.

- La première, c’est que Pâques, ce n’est pas croire un truc impossible, comme la réanimation d’un cadavre… Pâques, ce n’est rien d’autre que de croire en Dieu, croire à la Providence de Dieu : 
C’est croire que Dieu nous accompagne dans notre vie d’aujourd’hui… et qu’il nous accompagnera aussi dans celle de demain : car nous sommes promis à la vie. 

Certes, notre corps est voué à la mort… mais notre individualité, notre personnalité, notre âme, notre vrai Soi - ou notre « corps spirituel » - comme l’appelle Paul - est promis à la vie … et c’est cela qu’on découvert les disciples, à travers des expériences spirituelles ou visions du Christ ressuscité. 

- La deuxième Bonne Nouvelle, c’est qu’il existe une dimension d’éternité en nous… comme Jésus l’a manifesté, en ayant une vie fondée sur l’amour de Dieu et du prochain. 

Ce qui est éternel… c’est tout ce que nous donnons dans cette vie en terme d’amour. 
Cela apparait dans les textes que les catéchumènes ont choisi de nous lire en ce jour de Pâques : « l’amour de disparait jamais » écrit l’apôtre Paul. 

C’est ce que Jésus nous a fait comprendre par sa vie, par ses gestes et ses paroles, par ses apparitions après sa mort. 
Ce qui compte et ce qui reste, c’est l’amour que nous donnons dans cette vie. Tout le reste n’a aucune importance… et disparaitra un jour. 

* Alors… chers amis… tout cela nous fait réfléchir à ce qui est essentiel dans cette vie… et tout cela nous libère de la peur.

Soyons ainsi pleinement libérés - en ce jour de Pâques - comme le Christ ressuscité. 
Soyons libérés de tout ce qui est mortifère dans notre vie : notre passé, nos doutes, nos échecs, nos erreurs, nos servitudes, nos rancoeurs…  mais aussi de notre angoisse de l’avenir et même notre peur de la mort. 

Soyons libérés de tout cela par la Bonne Nouvelle de l’amour inconditionnel de Dieu pour nous… la Bonne Nouvelle de son amour éternel !

Et profitons de cette liberté, de cette vie nouvelle, que Dieu nous offre dès aujourd’hui pour vivre dans l’amour, dans le don de soi et la gratuité. 

Dieu nous offre la vie, pour en faire quelque chose de beau, de bon, de lumineux…  Entrons, chaque jour, dans ce chemin… dans la paix et la joie de Pâques !   

Amen. 

Lectures bibliques  : extraits de 1 Co 15 + Mt 28
  • 1 C0 15, 3-9. 35-36. 42-44. 49-50
Je vous ai transmis en premier lieu ce que j’avais reçu moi-même : Christ est mort pour nos péchés, selon les Ecritures. Il a été enseveli, il est ressuscité le troisième jour, selon les Ecritures. Il est apparu à Céphas, puis aux Douze.
Ensuite, il est apparu à plus de cinq cents frères à la fois ; la plupart sont encore vivants et quelques-uns sont morts. 
Ensuite, il est apparu à Jacques, puis à tous les apôtres. 
En tout dernier lieu, il m’est aussi apparu, à moi l’avorton. Car je suis le plus petit des apôtres, moi qui ne suis pas digne d’être appelé apôtre parce que j’ai persécuté l’Eglise de Dieu. […]

Dira-t-on, comment les morts ressuscitent-ils ? Avec quel corps reviennent-ils ? 
Insensé ! Toi, ce que tu sèmes ne prend vie qu’à condition de mourir. […]

Il en est ainsi pour la résurrection des morts : semé corruptible, on ressuscite incorruptible ; semé méprisable, on ressuscite dans la gloire ; semé dans la faiblesse, on ressuscite plein de force ; semé corps animal (corps régi par soi-même), on ressuscite corps spirituel (corps régi par l’Esprit). S’il y a un corps animal, il y a aussi un corps spirituel. […]

De même que nous avons été à l’image de l’homme terrestre, nous serons aussi à l’image de l’homme céleste. 
Voici ce que j’affirme, frères : la chair et le sang ne peuvent hériter du Royaume de Dieu, ni la corruption hériter de l’incorruptibilité. […]
  • Matthieu - chap. 28
Après le sabbat, au commencement du premier jour de la semaine, Marie de Magdala et l’autre Marie vinrent voir le sépulcre. Et voilà qu’il se fit un grand tremblement de terre : l’ange du Seigneur descendit du ciel, vint rouler la pierre et s’assit dessus. Il avait l’aspect de l’éclair et son vêtement était blanc comme neige. Dans la crainte qu’ils en eurent, les gardes furent bouleversés et devinrent comme morts. Mais l’ange prit la parole et dit aux femmes : « Soyez sans crainte, vous. Je sais que vous cherchez Jésus, le crucifié. Il n’est pas ici, car il est ressuscité comme il l’avait dit ; venez voir l’endroit où il gisait. Puis, vite, allez dire à ses disciples : “Il est ressuscité des morts, et voici qu’il vous précède en Galilée ; c’est là que vous le verrez.” Voilà, je vous l’ai dit. » 
Quittant vite le tombeau, avec crainte et grande joie, elles coururent porter la nouvelle à ses disciples. Et voici que Jésus vint à leur rencontre et leur dit : « Je vous salue. » Elles s’approchèrent de lui et lui saisirent les pieds en se prosternant devant lui. Alors Jésus leur dit : 
« Soyez sans crainte. Allez annoncer à mes frères qu’ils doivent se rendre en Galilée : c’est là qu’ils me verront. » 

Comme elles étaient en chemin, voici que quelques hommes de la garde vinrent à la ville informer les grands prêtres de tout ce qui était arrivé. Ceux-ci, après s’être assemblés avec les anciens et avoir tenu conseil, donnèrent aux soldats une bonne somme d’argent, avec cette consigne : « Vous direz ceci : “Ses disciples sont venus de nuit et l’ont dérobé pendant que nous dormions.” Et si l’affaire vient aux oreilles du gouverneur, c’est nous qui l’apaiserons, et nous ferons en sorte que vous ne soyez pas inquiétés. » 
Ils prirent l’argent et se conformèrent à la leçon qu’on leur avait apprise. Ce récit s’est propagé chez les Juifs jusqu’à ce jour.

Quant aux onze disciples, ils se rendirent en Galilée, à la montagne où Jésus leur avait ordonné de se rendre. Quand ils le virent, ils se prosternèrent, mais ils eurent des doutes. 
Jésus s’approcha d’eux et leur adressa ces paroles : « Tout pouvoir m’a été donné au ciel et sur la terre. Allez donc : de toutes les nations faites des disciples, les baptisant au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit, leur apprenant à garder tout ce que je vous ai prescrit. Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin des temps. »

Volonté de Dieu

Dans l’Evangile de Luc, extrait du Chapitre 10 :

Et voici qu’un légiste se leva et dit à Jésus, pour le mettre à l’épreuve : 
« Maître, que dois-je faire pour recevoir en partage la vie éternelle ? » 
Jésus lui dit : « Dans la Loi qu’est-il écrit ? Comment lis-tu ? » 
Il lui répondit : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta force et de toute ta pensée,  et ton prochain comme toi-même. » 
Jésus lui dit : « Tu as bien répondu. Fais cela et tu auras la vie. »

Dans la première lettre de Paul aux Corinthiens,  extrait du Chapitre 13

Quand je parlerais en langues, celle des hommes et celle des anges, 
s’il me manque l’amour,
je suis un métal qui résonne, une cymbale retentissante.
Quand j’aurais le don de prophétie,
la science de tous les mystères et de toute la connaissance,
quand j’aurais la foi la plus totale,
celle qui transporte les montagnes, 
s’il me manque l’amour,
je ne suis rien.
Quand je distribuerais tous mes biens aux affamés,
quand je livrerais mon corps aux flammes,
s’il me manque l’amour,
je n’y gagne rien.

L’amour prend patience, l’amour rend service,
il ne jalouse pas, il ne plastronne pas, il ne s’enfle pas d’orgueil,
il ne fait rien de laid,  il ne cherche pas son intérêt,
il ne s’irrite pas,  il n’entretient pas de rancune,

L'amour ne se réjouit pas de l’injustice,
mais il trouve sa joie dans la vérité.
Il excuse tout, il croit tout, il espère tout, il endure tout.

L’amour ne disparaît jamais.

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