lundi 19 septembre 2016

Le jugement dernier relu à la lumière de la parabole du fils prodigue


Lectures bibliques : Lc 15, 11-24  ; Mt 25, 31-46 (extr.) = voir en bas de cette page.
Thématique : le salut par la grâce : un point central de la foi protestante / Mt 25 à la lumière de Lc 15 / Annexe : des différences entre catholiques et protestants.
Prédication de Pascal LEFEBVRE / Marmande, le 18/09/16 – Baptême d’Andreas

* Prédication :

Pour parler de ce qui caractérise la foi protestante, j’aimerais revenir avec vous sur les textes bibliques que nous avons entendus, ce matin, pour vous montrer qu’ils affirment des éléments substantiels, des enseignements importants, que les Protestants vont reprendre à leur manière, en parlant du « salut par grâce, par le moyen de la foi », c’est-à-dire de la grâce seule (sola gratia) et de la foi seule (sola fide), indépendamment des œuvres.

En effet, vous savez que la confession protestante existe depuis le 16e siècle, depuis les prises de positions de Martin Luther et de Jean Calvin, deux réformateurs déterminants.

Une des affirmations fondatrices de la Réforme porte sur le sujet du salut et affirme que ce salut est gratuit, qu’il vient entièrement de Dieu.
L’homme est « justifié » (rendu juste, accepté) par pure grâce, sans avoir à faire quelque chose pour cela.
Ce n’est pas par nos mérites, nos actions ou nos bonnes œuvres que nous sommes sauvés de nos fautes, de nos erreurs ou nos errances, mais du fait de l’amour de Dieu, de sa compassion et de sa miséricorde envers ses enfants, les êtres humains.

Cet amour de Dieu qu’on appelle « la grâce » est un don de Dieu : il aime les humains et c’est cet amour inconditionnel qui nous sauve, qui nous libère. Nous n’avons pas à mériter son amour. Il nous est donné, parce que Dieu est comme un père qui aime ses enfants, indépendamment de leurs actes, sans mérite de leur part, par pure grâce. L’amour est un cadeau. Il est totalement gratuit.

Ce message, c’est celui qui est porté – bien avant le 16e siècle – dans le Nouveau Testament, à la fois par Jésus et par l’apôtre Paul.

Pour nous parler de Dieu – son Père, notre Père – Jésus choisit justement la figure du père de famille dans la parabole du fils prodigue :
Il nous fait comprendre que Dieu est à l’image de cet homme bien aimant et bienveillant, qui aime toujours son fils cadet, même quand il réclame sa part d’héritage et décide de partir au loin. Il est celui qui attend avec patience le retour de son enfant. Et quand il l’aperçoit au loin, il est celui qui fait les premiers pas de l’accueil : Non seulement, il se jette au cou de son fils et le couvre de baisers, en lui ouvrant les bras, sans un seul reproche, sans remarque, sans colère. Mais il est aussi celui qui organise une grande fête pour se réjouir du retour de son enfant.

Cet accueil inconditionnel, ce retour offert, c’est comme une vie nouvelle qui est accordée au fils cadet. C’est comme une résurrection : celui qui s’était éloigné de son père est enfin revenu vers lui. Il a enfin pris conscience de l’amour, de la confiance et de la liberté qui étaient là, dès le premier jour. C’est comme un retour à la vie. C’est la joie, à la fois, dans le cœur du père et dans celui du fils.

En d’autres termes, cette parabole – à travers la figure du père de famille – nous permet de comprendre l’accueil de Dieu pour tous ses enfants : Dieu aime tous les humains, y compris ceux qui s’éloignent de lui, y compris les pécheurs, les personnes qui se trompent de route, qui gâchent leur vie ou qui se perdent.
Bien plus, Dieu se réjouit dès qu’un de ses enfants décide de reprendre le chemin de la relation avec lui… dès qu’il choisit de vivre en « enfant de Dieu ».
Son amour est inconditionnel. Son salut est gratuit. C’est une des principales affirmations de la Réforme protestante.

Bien entendu… c’est important de rappeler cela, ce matin… mais il ne faut pas s’arrêter en chemin :
Dans son enseignement, Jésus ne se limite pas à dire que Dieu est à l’image d’un père bien-aimant… en fait, il va beaucoup plus loin :
il nous appelle à agir de la même façon… il nous invite à imiter Dieu (cf. Lc 6,36 voir aussi Ep 5,1).
Puisque nous sommes ses enfants, il nous encourage à agir comme notre Père céleste : à faire, nous aussi, preuve de grâce, d’amour, de bienveillance, de miséricorde, de compassion envers nos frères humains… envers nos enfants, nos parents, nos collègues ou nos voisins.

Cette exhortation de Jésus, cet appel qu’il lance à ses disciples, sonne comme une conséquence de l’amour de Dieu :
Puisque Dieu est bon, imitez-le : soyez bons ! « Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux » (cf. Lc 6, 36)
Ainsi, n’aimez pas seulement vos amis, aimez même vos ennemis, faites du bien à tous ! y compris ceux qui ne sont pas aimables ou qui ne le mérite pas. De cette façon – dit-il – vous serez les fils du Très-haut – les enfants de Dieu – car lui est bon pour tous, y compris pour les ingrats et les méchants (cf. Lc 6, 35 ; Mt 5, 43-48).

Les actes d’amour, de fraternité, de solidarité auxquels Jésus nous appelle découlent de l’amour premier de Dieu : nos œuvres bonnes sont une conséquence de la grâce reçue de Dieu, de son amour inconditionnel pour nous.

Cette affirmation est un renversement de perspective par rapport à ce que la grande Eglise (l’Eglise catholique) enseignait avant le 16e siècle. On pensait qu’il fallait faire de bonnes œuvres, pour mériter son paradis… et éviter l’enfer, les peines éternelles.
Pour les réformateurs, l’évangile affirme les choses dans l’autre sens : c’est parce que nous sommes sauvés, que nous sommes appelés à agir en conséquence, et à mettre en pratique – à incarner – l’amour de Dieu, par des œuvres bonnes.

Contre toute attente, on peut aussi comprendre cela à travers le passage de l’évangile de Matthieu (chap.25) dont nous avons entendu un extrait.
En fait, tout dépend de la manière dont nous interprétons ce texte.

A travers un mythe ou une parabole (selon la manière dont on l’interprète), Jésus annonce que ceux qui se sont approchés de leurs frères les plus petits, les plus faibles : les malades, les affamés, les étrangers, les prisonniers… en réalité, se sont approchés du Christ…. on pourrait même dire de Dieu lui-même.
Ce que nous enseigne ici Jésus, c’est que nous sommes « Un » : tous les humains sont unis. Lorsque vous faites du bien à votre prochain, c’est comme si vous faisiez du bien au Christ, à Dieu lui-même, c’est comme si vous vous faisiez du bien à vous-mêmes, car nous sommes en communion les uns avec les autres, tous unis.[1]

A contrario, quand vous ne faites rien pour autrui, quand vous vivez dans l’indifférence vis-à-vis des autres, sans compassion, sans amour, sans fraternité… c’est comme si vous vous éloigniez de Dieu lui-même, de votre âme, de la part de divinité qui est en vous.
Vous n’agissez plus en « fils de Dieu », vous vous éloignez de votre véritable vocation, de votre vrai Soi (donc de Dieu) : vous n’écoutez plus que votre petit égo ou votre convoitise.

On comprend de la sorte que le message de Jésus est très actuel. A travers ces images, il parle de notre vie d’aujourd’hui. Il nous dit : Puisque Dieu vous aime, aimez votre prochain ! Tout ce que vous faîtes pour autrui, c’est comme si vous le faisiez à vous-même : vous en récolterez des fruits (cf. Lc 6, 38).

Mais, nous n’avons pas toujours interprété ce passage dans ce sens.
Le plus souvent, nous l’avons compris littéralement, comme un jugement dernier, où un personnage céleste, le Fils de l’homme, le Juge glorieux de Dieu, séparera les humains en 2 camps : les bénis, promis au paradis… et les maudits, promis à l’enfer et aux peines éternelles.
Alors, qu’en fait, ces 2 camps – celui des brebis et celui des chèvres, ceux qui écoutent Dieu et ceux qui s’en distancient – traversent nos personnes et nos existences… traversent chacun d’entre nous, tour à tour. Car, aucun de nous n’est parfaitement juste.

C’est donc un conseil de vie que Jésus nous donne, à travers ces images : il nous invite à nous mettre à l’écoute de Dieu et à vivre la fraternité au quotidien… il nous appelle à le faire dans notre propre intérêt : dans le but d’exprimer notre vrai Soi, en relation avec Dieu.

Il nous rappelle que « l’amour du prochain » et « l’amour de Dieu » sont une seule et même chose… puisque nous sommes « Un », tous frères, tous unis en Dieu. (Voir aussi en ce sens 1 Jn 4, 20-21)

Malheureusement, la grande Eglise a transformé cet enseignement en une doctrine : celle « des bonnes œuvres » qui nous permettraient d’obtenir le salut… une doctrine fondée sur la peur : la peur d’être maudit et banni du paradis, si on faisait rien ou si on agissait mal.

Seulement… de la sorte… on a fini par nier ou par oublier que Dieu était comme un Père bien-aimant et compatissant… et on est revenu à la figure de Dieu comme celle d’un grand Juge capable de nous infliger des tourments, des punitions ou des châtiments, en cas d’erreur et de fautes de notre part.

En bref, on a dévoyé l’enseignement de Jésus, la Bonne Nouvelle de l’Evangile.

Nous devons comprendre que, dans son enseignement… la plupart du temps… Jésus nous parle d’aujourd’hui, ici et maintenant… Et s’il nous parle occasionnellement du monde avenir, de l’au-delà, c’est en réalité, pour nous appeler à agir ici-bas, dans notre monde.

Ainsi, ce qu’il nous révèle – à travers cette image, cette parabole, ce grand mythe du jugement dernier – c’est le fait que si nous continuons à penser « chacun pour soi »… dans l’avenir, notre monde court à sa perte : notre individualisme et notre égoïsme déboucheront sur une catastrophe.

A contrario, si nous avons conscience que nous sommes unis, nous sommes « Un », tous en relation avec Dieu et avec nos frères…. Si nous avons vraiment conscience de l’amour inconditionnel de Dieu pour nous… alors nous agirons dans le même sens, nous donnerons de l’amour, de la gratuité… nous partagerons, nous ferons attention aux autres… nous prendrons soin d’eux : alors, notre monde sera peu à peu à l’image du Royaume : un lieu magnifique et paisible qui advient quand Dieu règne sur nos cœurs et nos pensées.

La découverte de la Réforme, l’insistance des Protestants, c’est cela : la grâce de Dieu, son amour gratuit pour nous : cette grâce nous sauvera demain… et nous sauve dès maintenant, si nous comprenons que, dans notre monde, Dieu n’a pas d’autre cœur que nos cœurs pour aimer… pas d’autres bras que nos bras pour soutenir les autres… pas d’autres pieds que nos pieds pour aller à la rencontre de notre prochain.
L’amour de Dieu nous sauve, si nous le recevons et si nous nous l’approprions, pour le manifester et le mettre en pratique.
Certes…  il est inconditionnel… mais nous sommes appelés à l’incarner, comme Jésus Christ a su l’incarner.

Alors, oui… en ayant conscience de la confiance que Dieu nous fait… en ayant conscience de son amour pour nous… nous pouvons aimer autrui sans condition et répondre à l’appel de Jésus Christ :
« Cherchez d’abord le règne de Dieu et sa justice, et tout le reste vous sera donné par surcroit ! » (Mt 6, 33)

Amen.

* Nous indiquons ci-après le début de la prédication qui précisait des points de similitudes et de différences entre les confessions protestantes et catholiques. Il s’agissait davantage d’une information générale, à destination de personnes découvrant le Protestantisme, que d’une méditation biblique : c’est la raison pour laquelle, nous plaçons ce texte en suivant, comme une annexe 

[La famille d’Andreas, notre petit baptisé, m’avait demandé, aujourd’hui, de parler de la différence entre les Protestants et les Catholiques, car dans cette assemblée, ce matin, il y a des personnes qui viennent du catholicisme, d’autres, du protestantisme, et d’autres encore, qui s’interrogent sur la foi chrétienne ou la spiritualité.

Alors, que dire en peu de temps sur toutes les différences entre les deux confessions chrétiennes ?

Tout d’abord, il faut commencer par relativiser ces différences. En effet, les Chrétiens, quel que soit leur attachement ecclésial, se tournent vers le même Dieu, qu’ils appellent « Père » ou « Eternel » … vers le même Messie : Jésus, le Christ, qui est venu révéler aux humains l’amour de Dieu pour sa création et ses créatures… et vers le même Esprit : l’Esprit saint, qui est en fait l’Esprit de Dieu, son souffle, qui donne la vie et insuffle l’amour.

En ce sens, il n’y a qu’un seul baptême : un baptême chrétien. C’est là l’essentiel !
Quels que soient les principes, les dogmes ou les traditions ecclésiales, chaque chrétien est reconnu comme « enfant de Dieu », frère et sœur de Jésus Christ.
La foi est une confiance : confiance en la grâce de Dieu, que la vie et l’enseignement de Jésus Christ sont venus dévoiler et révéler.

Au-delà de cet essentiel, il y a un certain nombre de différences qu’on peut rappeler succinctement (sans ordre particulier), mais que vous connaissez sûrement :

-       Les Protestants parlent du « soli Deo gloria » : A Dieu seul la gloire !... pour dire qu’ils ne prient que Dieu, qu’ils ne rendent gloire qu’à Dieu seul. Il n’y a donc pas de vénération des saints, chez les Protestants. De même, qu’ils ne prient pas Marie, la mère de Jésus. En général, quand on prie, on s’adresse à Dieu, au nom de Jésus Christ.

-       Les Protestants s’appuient essentiellement sur la Bible, qui fait, pour eux, autorité. Ils appellent cela le « Sola scriptura », le principe de « l’Ecriture seule ». C’est une manière de dire qu’ils se nourrissent des enseignements de la Bible (éclairée par l’Esprit saint), mais que la tradition – par exemple, ce qu’on pu dire les pères de l’Eglise au 4ème siècle, comme Augustin, ou bien d’autres – n’a pas la même valeur… en tout cas, pas la même autorité, la même importance, que ce que dit, par exemple, Jésus dans les évangiles.

-       Ensuite, les Protestants s’appuient aussi sur le principe du « sacerdoce universel », qui signifie que, pour eux, tous les chrétiens sont à égalité et tous sont appelés à vivre et à agir comme le Christ : à être « prêtre, prophète et roi ».
En ce sens, il n’y a pas, d’un côté, des clercs, des prêtres ou des évêques, et de l’autre, des laïques. Nous sommes tous, potentiellement, des prêtres : un peuple de prêtre, en relation avec Dieu. Il découle de ce principe qu’il n’y a pas de pape chez les Protestants. Il n’y a pas de hiérarchie. Le Christ est le seul chef de l’Eglise. Les décisions – dans l’Eglise Protestante Unie – sont prises par des synodes, qui réunissent des représentants, des délégués des églises locales. Chacun a son mot à dire et chacun a la liberté et la possibilité d’interpréter les Ecritures, pour éclairer son point de vue. Les pasteurs (ou les aumôniers) sont reconnus dans leur fonction par l’Eglise, mais ils ne font pas partie d’une classe particulière, d’un ordre différent des autres : ce sont des hommes comme tout le monde, qui peuvent se marier et avoir des enfants. Ils sont justes reconnus pour l’appel spécifique qu’ils ont reçu, pour avoir souhaité répondre à leur vocation, et pour avoir entrepris des études de théologie.

-       Du coup, tous ces principes ont aussi des conséquences sur le style et la décoration des bâtiments : les temples sont en général assez dépouillés (comme vous avez pu le remarquer). Il n’y a pas de statues, mais seulement une croix et parfois une Bible sculptée qui rappelle le principe de l’autorité des Ecritures. De ce fait, les Protestants ne croient pas à l’infaillibilité pontificale et n’accordent aucune autorité particulière à un pape. De même, il découle de cela, beaucoup de liberté : liberté de penser et liberté de conscience, qui sont des notions importantes : chacun peut utiliser sa propre conscience pour interpréter les Ecritures (comme Martin Luther l’a fait). Cette « liberté » à son pendant qui est la « responsabilité » : Puisque Dieu nous donne la liberté de penser, de parler et d’agir, comme nous le souhaitons, comme la Bible nous le propose, il en résulte que nous sommes responsables de notre vie, de nos choix et de nos relations avec autrui : la liberté implique à la fois, discernement, conscience et responsabilité.

-       Par ailleurs, il y a encore bien d’autres points qui distinguent les Protestants des Catholiques : par exemple, les sacrements et tout un domaine qu’on appelle « l’eschatologie », c’est-à-dire la manière de penser les choses dernières : aussi bien « le monde à venir » que la fin de notre existence, avec ce qui se passera après la mort :

Concernant, les sacrements, les Protestants ne reconnaissent que 2 sacrements : le baptême et la sainte-Cène (la communion) : car ce sont des gestes qui ont été institués par Jésus Christ ou qui ont reçu une signification particulière avec/par Lui. Un sacrement est un signe : il est le signe visible d’une grâce invisible. Le sacrement dit… il parle, il agit… à travers un geste, qui – accompagné d’une parole – atteste de l’amour de Dieu pour nous.

D’autres part, du point de vue de l’eschatologie, les Protestants se différencient des Catholiques. Il ne croient pas, par exemple, au purgatoire. Car la Bible n’en parle pas. Ils croient, en revanche, à la vie éternelle, comme les autres chrétiens, qui est une manière de dire que notre vie ne s’achève pas avec la mort biologique, mais que l’amour et le projet de Dieu pour nous sont plus vastes que ce qui peut paraître… que notre existence ne se cantonne pas au domaine visible, à la matérialité : en un mot, que notre âme ou notre corps spirituel sont promis à la Vie, dans une autre dimension de la réalité.

De même, certains protestants contestent l’existence de « l’enfer », car cette notion dérive initialement du monde païen et des mythes grecs. Elle a été introduite tardivement dans la pensée juive et chrétienne, et souvent à cause de problèmes de traduction. Par exemple, dans le Nouveau Testament, Jésus parle (dans la traduction grecque) de « l’Hadès » c’est-à-dire du « shéol », du séjour des morts, en affirmant sa foi en la résurrection. Ou encore, il appelle à une prise de conscience et à un changement de mentalité, en avertissant d’une catastrophe à venir, si rien ne change, en parlant de « la géhenne », c’est-à-dire d’une décharge publique à Jérusalem, qui servait d’incinérateur. Mais, sous l’influence de la culture grecque, peu à peu, on a traduit ces différents termes par le mot « enfer », faisant imaginer des peines éternelles et infernales à ceux qui désobéiraient à Dieu. Or cette manière de voir les choses ne correspond sans doute pas à l’enseignement de Jésus.[2]

Bref… il y aurait encore beaucoup à dire, mais je vais m’arrêter là pour ce qui est des similitudes et des différences entre Catholiques et Protestants… l’essentiel n’étant pas dans les dogmes, mais dans la Confiance qu’on donne à Dieu, en réponse à sa Grâce.]

(suite de la méditation : voir plus haut)

* Textes bibliques

Evangile selon Luc – chap. 15 (extraits)

Les collecteurs d’impôts et les pécheurs s’approchaient tous de Jésus pour l’écouter. 2Et les Pharisiens et les scribes murmuraient ; ils disaient : « Cet homme-là fait bon accueil aux pécheurs et mange avec eux ! » 3Alors il leur dit cette parabole […] : 

« Un homme avait deux fils. 12Le plus jeune dit à son père : “Père, donne-moi la part de bien qui doit me revenir.” Et le père leur partagea son avoir. 
13Peu de jours après, le plus jeune fils, ayant tout réalisé, partit pour un pays lointain et il y dilapida son bien dans une vie de désordre. 14Quand il eut tout dépensé, une grande famine survint dans ce pays, et il commença à se trouver dans l’indigence. 15Il alla se mettre au service d’un des citoyens de ce pays qui l’envoya dans ses champs garder les porcs. 16Il aurait bien voulu se remplir le ventre des gousses que mangeaient les porcs, mais personne ne lui en donnait. 
17Rentrant alors en lui-même, il se dit : “Combien d’ouvriers de mon père ont du pain de reste, tandis que moi, ici, je meurs de faim ! 18Je vais aller vers mon père et je lui dirai : Père, j’ai péché envers le ciel et contre toi. 19Je ne mérite plus d’être appelé ton fils. Traite-moi comme un de tes ouvriers.” 
20Il alla vers son père. Comme il était encore loin, son père l’aperçut et fut pris de pitié : il courut se jeter à son cou et le couvrit de baisers. 21Le fils lui dit : “Père, j’ai péché envers le ciel et contre toi. Je ne mérite plus d’être appelé ton fils…” 22Mais le père dit à ses serviteurs : “Vite, apportez la plus belle robe, et habillez-le ; mettez-lui un anneau au doigt, des sandales aux pieds. 23Amenez le veau gras, tuez-le, mangeons et festoyons, 24car mon fils que voici était mort et il est revenu à la vie, il était perdu et il est retrouvé.” […] »

Evangile selon Matthieu – Chap. 25 (extraits)

31« Quand le Fils de l’homme viendra dans sa gloire, accompagné de tous les anges, alors il siégera sur son trône de gloire. 32Devant lui seront rassemblées toutes les nations, et il séparera les hommes les uns des autres, comme le berger sépare les brebis des chèvres. 33Il placera les brebis à sa droite et les chèvres à sa gauche. 

34Alors le roi dira à ceux qui seront à sa droite : “Venez, les bénis de mon Père, recevez en partage le Royaume qui a été préparé pour vous depuis la fondation du monde. 35Car j’ai eu faim et vous m’avez donné à manger ; j’ai eu soif et vous m’avez donné à boire ; j’étais un étranger et vous m’avez recueilli ; 36nu, et vous m’avez vêtu ; malade, et vous m’avez visité ; en prison, et vous êtes venus à moi.” 

37Alors les justes lui répondront : “Seigneur, quand nous est-il arrivé de te voir affamé et de te nourrir, assoiffé et de te donner à boire ? 38Quand nous est-il arrivé de te voir étranger et de te recueillir, nu et de te vêtir ? 39Quand nous est-il arrivé de te voir malade ou en prison, et de venir à toi ?”

40Et le roi leur répondra : “En vérité, je vous le déclare, chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits, qui sont mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait !” 

41Alors il dira à ceux qui seront à sa gauche : “Allez-vous-en loin de moi…  […]  En vérité, je vous le déclare, chaque fois que vous ne l’avez pas fait à l’un de ces plus petits, à moi non plus vous ne l’avez pas fait.
[…] »




[1] En d’autres termes « ce qu’on offre aux autres, on se le donne, puisque nous ne faisons qu’Un ». Il en découle ce que Jésus affirme comme la règle d’or : « Tout ce que vous voulez que les autres fassent pour vous, faites-le vous-même d’abord pour eux » que l’on pourrait reformuler de la façon suivante : « Fais aux autres ce que tu voudrais que l’on te fasse ». « Tout ce dont tu veux faire l’expérience en toi-même, sois en la source dans la vie des autres ».
[2] “Le fait que les premiers traducteurs de la Bible ont invariablement rendu par « enfer » le mot hébreu « Shéol » et les termes grecs « Hadès » et « Géhenne », a été cause d’une grande confusion et d’interprétations erronées. La simple transcription de ces mots, par les traducteurs des éditions révisées de la Bible, n’a pas suffi à dissiper la confusion et les fausses conceptions.” — The Encyclopedia Americana (1942), tome XIV, p. 81.

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