dimanche 9 février 2014

Mt 12, 22-37

Mt 12, 22-37
Lectures bibliques : Mt 9, 32-34 & Mt 12, 22-37
Thématique : choisir le maître de notre maison
Prédication de Pascal LEFEBVRE / Tonneins, le 09/02/14

Quel est le maître de maison de l’homme ?
Qui a la faculté de mettre de l’ordre ou du désordre dans notre maison, dans nos pensées, nos projets… dans notre vie, notre monde ?

Voilà, chers amis, les questions que l’évangile vient nous poser ce matin, à travers une controverse sur Béelzéboul et sur l’Esprit saint.

Notre passage commence, à deux reprises, par la guérison d’un possédé sourd-muet (cf. Mt 9, 32 & Mt 12, 22). Celui-ci est appelé « démoniaque » (possédé d’un démon) parce qu’à l’époque de Jésus la cécité et le mutisme étaient attribués à une possession diabolique, à une sorte de hantise obsessionnelle.
Matthieu nous dit que Jésus va agir auprès de ces hommes, en « jetant dehors le démon » (cf. Mt 9,33), peut-être à la manière d’un exorcisme.
Le résultat, c’est que les deux hommes vont retrouver la parole.

Alors… pourquoi ces hommes étaient-ils muets ? Nous ne le savons pas. L’évangile ne précise pas la cause de leur trouble. Malgré tout, le texte grec nous donne une piste, en nous disant que ces hommes recouvrèrent la parole, une fois le démon chassé (cf. Mt 9,33)[1] : Il nous laisse entendre que le mutisme de ces hommes était dû à l’écoute de voix diaboliques.
Le mot « diabolos » en grec veut dire « ce qui jette en travers… ce qui divise… ce qui désunit… ce qui détruit ».
Les hommes ne parlaient pas, parce qu’ils écoutaient des voix diaboliques, des voix discordantes, des voix qui les divisaient.

Il faudra donc l’intervention de Jésus – et de l’Esprit saint – pour remettre de l’ordre dans la maison… dans la tête et dans l’existence de ces deux hommes. Et dès lors, face à cette libération, à cette guérison… c’est l’étonnement et la stupeur qui jaillissent.[2]
Mais rapidement, l’esprit de division – qui régnait chez les deux hommes, en les rendant muets – va s’emparer des cœurs de ceux qui ont été témoins de l’événement. Et on assiste à une controverse au sujet de la source de l’autorité de Jésus.

D’où Jésus tire-t-il son autorité ? Quelle est son origine ?
- Les lecteurs de l’évangile et les disciples le savent : de « l’Esprit saint ». C’est parce que Jésus est le Messie, le « fils de David » (cf. Mt 12, 23), le porteur de l’Esprit de Dieu (cf. Mt 3, 16-17), qu’il a une telle autorité. Il agit au nom d’un Autre, au nom de Dieu.
- Mais les Pharisiens, eux, avancent une objection : L’autorité de Jésus n’est pas divine. Elle est magique. C’est celle d’un sorcier. « C’est par le chef des démons – Béelzéboul – qu’il chasse les démons » (cf. Mt 9,34 & Mt 12,24).

Qui est donc ce « Béelzéboul » auquel les Pharisiens font référence ?
Le mot a évidemment un sens péjoratif. On a tendance à y voir le « chef des démons » (cf. Mt 12, 24). Pourtant, lu « Béelzéboul », le terme signifierait « Seigneur du fumier ». Lu « Béelzéboub », qui était le nom du dieu d’Ekron, il signifierait (pour des oreilles israélites) « Seigneur des mouches » (voir 2 R 1, 2-3)[3].
Quoi qu’il en soit, dans le contexte des évangiles, le terme est associé à une maison, à un palais[4], au « maître de maison » (cf. Mt 10, 25)[5].
A travers cette figure, la question est donc la suivante : « qui est le maître de maison de l’homme ? », « qui a la faculté d’y mettre de l’ordre ou du désordre ? »

Jésus va démontrer l’absurdité du raisonnement des Pharisiens : Il est impossible que son autorité vienne du chef des démons. Si tel était le cas, cela signifierait que Satan se chasse lui-même, qu’il se suicide. Bien qu’il soit le diabolos – le diviseur – il ne peut être divisé en lui-même. Sinon, il n’aurait plus aucun pouvoir, aucune domination.
Il faut, plutôt, que quelqu’un d’autre – quelqu’un d’encore plus fort, doté de l’Esprit saint, de la puissance du souffle de Dieu – entre dans la maison de l’homme fort (à savoir, Satan) pour le ligoter et s’emparer de ses biens, c’est-à-dire de ceux qui sont sous son emprise, prisonniers de leurs maux.

Ici, on peut constater que Jésus ne revendique aucun monopole pour lui-même, car il n’était pas le seul à pratiquer des exorcismes (cf. Mt 12, 27). Mais il en appelle simplement à un Autre : à l’Esprit de Dieu, capable de libérer et de guérir.
« Si c’est avec/par l’Esprit de Dieu que je chasse les démons – dit-il – alors le Royaume de Dieu est arrivé jusqu’à/sur vous » (cf. Mt 12, 28)… alors il est aussi pour vous… il vient de vous atteindre… il peut agir en vous, pour autant que vous acceptiez de le recevoir.

Là où l’Esprit agit, Béelzéboul est détrôné et le royaume de Dieu devient réel : voici quels sont le vrai et le faux « maître de maison ». Il faut choisir son maître ! « Qui n’est pas avec moi est contre moi, et qui ne rassemble/récolte pas avec moi disperse/dissémine » (cf. Mt 12, 30).

Jésus nous laisse entendre qu’il y a un combat entre deux royaumes, deux souverainetés, celle de l’Esprit et celle du prince des démons.
Derrière ce mot « démon », « Satan », « serpent », certains entendent une entité surnaturelle et maléfique. Mais je vous suggère, plus simplement, d’entendre ces expressions comme l’idée d’« esprit mauvais » ou de « mauvais désir », comme une dimension de nous-mêmes… une force – ou plutôt une faiblesse – qui agit l’intérieur de notre esprit, pour orienter notre désir et notre cœur.[6]

Jésus affirme qu’une lutte se joue à l’intérieur de nous-mêmes, entre l’Esprit saint et les esprits mauvais – nos mauvais travers, nos mauvais penchants, nos démons intérieurs – qui viennent parfois nous hanter et nous dominer.

Il ne dit pas que nous pouvons vivre sans Dieu, ni maître – ça c’est l’illusion du monde moderne – mais il nous dit que nous devons savoir à qui nous fier… où placer notre confiance. Nous devons savoir derrière quel « maître de maison » nous ranger… afin de repousser les limites du royaume de Dieu.

Au 21e siècle – dans un monde qui prône l’autonomie et l’indépendance des individus – on a du mal à accepter l’idée d’avoir un maître. Pourtant, à bien y regarder, cette idée peut être positive : les enfants ont bien un maître d’école pour les enseigner… les apprentis, un maître de stage pour les faire progresser… les jeunes conducteurs ont un moniteur d’auto-école pour leur apprendre à conduire. Mais, se placer sous l’autorité d’un maître peut aussi aboutir à une situation négative : Si le maître est un gourou ou un manipulateur, il peut réduire son disciple à un rôle d’esclave et l’enfermer dans un rapport de pouvoir et de domination. Nous savons que les sectes peuvent broyer des individus. Tout dépend donc du maître que l’on choisit !

On aurait tendance à croire aujourd’hui que l’humanité est arrivée à l’âge adulte, à la pleine maturité, et qu’elle n’a plus besoin d’aucun maître. Mais, sommes-nous si sûr de n’avoir aucun maître, aucun « dieu » pour nous guider ?… Sommes-nous certains de n’avoir aucune idole, aucun « démon » pour nous diviser ?
Bien au-delà des « dieux » du stade ou du show-biz qui suscitent l’admiration d’un grand nombre… je parle de ce qui fonde notre manière de penser, nos mentalités, nos choix, nos comportements… de ce qui cherche à les influencer, à les diriger.

Je crois qu’il y a un leurre à penser que nous pourrions vivre dans un monde « neutre », sans dieu, ni maître. En réalité, notre humanité est aux prises avec des forces qui nous dépassent et qui nous divisent.
Sans penser à de quelconques entités surnaturelles, à quelques créatures invisibles et mystérieuses, je parle tout simplement de ce que se joue en nous (dans nos cœurs) et dans notre monde (dans notre société) : des sphères du pouvoir – économique, médiatique, politique, publicitaire, etc. – qui cherchent à nous séduire et à faire pression sur nous, quotidiennement – et parfois insidieusement – sans que nous en ayons forcément conscience.

Voyez, par exemple, le combat qui a lieu en ce moment-même sous nos yeux (Il suffit d’ouvrir le journal ou la télévision) :

- D’un côté, le monde occidental avec les Etats-Unis qui ont une influence prépondérante sur l’Europe et sur le monde. Le dieu – ou plutôt le démon – du monde occidental s’appelle « convoitise ». Non seulement, il nous fait croire que le bonheur, c’est consommer, accaparer et accumuler… mais, bien davantage, ce dieu-argent en veut toujours plus. Il n’hésite pas à faire sombrer notre pays dans l’endettement, la crise et le chômage, pour satisfaire son appétit insatiable du « toujours plus ». Séduits par lui, les Etats européens lui ont donné les clés du pouvoir. Ce qui fait qu’aujourd’hui, ce sont les grandes banques centrales, les instances mondiales et américaines, qui décident de tout : de notre monnaie, de notre pouvoir d’achat, de notre niveau de vie, de ce que nous consommerons, et même de ce que nous mangerons ou de comment nous nous soignerons. N’ayant plus aucune règle pour nous protéger, le « néo-libéralisme » est en train de faire de nous des esclaves du système… d’un système financier fondé sur le profit et la rentabilité maximale, pour une petite classe de privilégiés.

Le résultat des courses, c’est que nous vivons divisés… divisés entre nous – entre Etats européens (il suffit de voir les relations entre la Grèce et l’Allemagne)… entre les habitants d’un même pays, entre les plus pauvres et les plus riches – mais aussi divisés en nous, car le diabolos « argent » ou « convoitise » (appelez-le comme vous voudrez) est venu nous toucher « au cœur », pour influencer nos désirs, nos projets, nos manières de vivre et de penser.
Nous croyons vivre libres, mais nous sommes, à notre tour, dominés par cette envie de posséder, d’accaparer, de consommer que ce démon-là a semé en nous et autour de nous. Nous sommes tombés sous la coupe d’un « maître de maison » qui nous a imposé son modèle de « réussite » et de « bonheur » et qui est en train de faire de nous des esclaves de la consommation et de la croissance.

- D’un autre côté, nous avons la Russie qui est au cœur de l’actualité en ce moment. D’une part, à cause de son influence grandissante sur la scène diplomatique internationale, notamment à travers le conflit Syrien. Mais aussi, à cause des Jeux Olympiques, qui se déroulent actuellement à Sotchi. La Russie, elle, est dominée par un autre démon, un autre maître, qui porte le nom d’« orgueil ».
Face à l’ouverture de l’occident qui accepte toutes les religions (y compris l’Islam) et toutes les orientations sexuelles (y compris l’homosexualité)… face à cette Europe jugée trop laxiste…  la Russie – ou, plus exactement, son président – entend être le défenseur et le sauveur des valeurs chrétiennes.
Dès lors, pour lutter contre le déclin et la déchéance de l’occident, Vladimir Poutine fait tout pour rétablir la notoriété et la puissance de la grande Russie. Face au danger que représenteraient l’Islam, les valeurs véhiculées par le « néo-libéralisme » et les mœurs des « minorités sexuelles », il se présente, dans son pays, comme le garant des valeurs chrétiennes, des valeurs traditionnelles, qui pourront perdurer grâce à une Russie forte et puissante.

Mais – à bien y regarder – le dieu « orgueil » qui domine le pouvoir russe, crée, lui aussi, bien des divisions : exclusion des uns et des autres, à cause de leurs préférences sexuelles ; violation des droits de l’homme ; restriction de la liberté d’expression ; exclusion de ceux qui vivent dans la misère et la précarité ; corruption des dirigeants ; croissance du nationalisme ; dégradation et pollution conséquentes de l’environnement ; etc.
Il suffit de voir ce qui se joue autour de l’image de la Russie dans ces Jeux Olympiques : D’un côté, des sommes considérables dépensées, par « orgueil » : plus de 36 milliards de dollars, pour briller aux yeux du monde. De l’autre, des conditions de travail inhumaines pour les ouvriers du bâtiment (le plus souvent des immigrés exploités) et une catastrophe écologique sans précédent, pour toute une région.
Alors que ces J.O. devaient unir fraternellement les citoyens du monde et les pacifier, ils sont finalement source de division pour les hommes et les chefs d’Etat, dont certains d’ailleurs, ont décidé de « boycotter » la cérémonie d’ouverture, vendredi dernier.

Alors, bien sûr, la « convoitise » et l’« orgueil » ne sont pas les seules puissances à l’action dans notre monde. La liste des mauvais démons, qui tentent nous influencer, pourrait être allongée. On aurait pu parler du dieu « religion » ou « fondamentalisme » qui menace les Etats du Moyen-Orient… ou encore du dieu « impérialisme » qui sévit en Chine, etc.  
Mais la question qui nous intéresse, c’est de savoir quel est notre « maître de maison » à nous… à nous Chrétiens ? Devons-nous subir les démons que tentent de nous imposer les autres, souvent à leur dépend, et malgré eux… ou pouvons-nous choisir de nous placer sous l’autorité d’un autre maître.

C’est précisément ce qu’a fait Jésus, en se plaçant sous l’autorité de l’Esprit saint. Et c’est ce qu’il nous appelle à faire, encore aujourd’hui, en choisissant de marcher librement à sa suite, en nous confiant à l’Eternel (cf. Jo 24,15), à l’action de son souffle bénéfique pour notre humanité.

A travers les paroles et les actes de Jésus, tout l’Evangile témoigne de l’action de l’Esprit de Dieu : il est celui qui vient nous renouveler, nous guérir, nous unifier, nous pacifier, nous transformer. Il nous fait recevoir le pardon et la réconciliation dans notre vie.  
Et c’est la raison pour laquelle Jésus affirme que rejeter l’Esprit, ce n’est rien d’autre que refuser le souffle de paix et de guérison que Dieu vient nous offrir…  ce n’est rien d’autre que repousser la source du pardon.
Voilà pourquoi Jésus a cette parole tranchante qui dit que le blasphème contre l’Esprit est impardonnable et irrémissible (cf. Mt 12, 31 ; voir 1 S 2, 25). Car refuser l’Esprit de Dieu qui vient nous apporter le pardon… s’en tenir volontairement éloigné… cela nous empêche, purement et simplement, de recevoir la paix et l’amour de Dieu dans notre vie.

[L’Evangile nous appelle donc à nous attacher à un maître… à nous confier au bon « maître de maison ». Il en va de notre liberté, de notre épanouissement humain, relationnel et spirituel… autrement dit, de notre salut.
Et tout commence par une question de confiance : A qui accordons-nous du crédit… en qui plaçons-nous notre foi ?
L’autorité de Jésus est, elle aussi, une affaire de confiance. A travers les récits de guérison, nous voyons que cette autorité est rendue active par la foi de l’homme, par la confiance qui lui est faite.
Sans confiance, cette autorité (qui lui vient de l’Esprit de Dieu) est rendue inopérante. C’est pourquoi Jésus ne peut faire aucun signe dans son pays, là où il n’est pas reconnu comme le Messie, là où on ne lui accorde pas cette confiance. Souvenez-vous de ces paroles : « "Un prophète n’est méprisé que dans sa patrie et dans sa maison." Et là, [Jésus] ne fit pas beaucoup de miracles, parce qu’ils ne croyaient pas [en lui] » (cf. Mt 13, 57b-58). 
Là où on ne croit pas à l’action de l’Esprit en Jésus, on neutralise l’action du Christ et on la rend inopérante.]

* Pour conclure… que pouvons-nous retenir de notre méditation ?

Aujourd’hui encore, nous pouvons comparer notre situation à celles des deux hommes muets, à qui Jésus a rendu la parole :

Comme ces hommes, nous entendons nous aussi des voix discordantes et pour ainsi dire « diaboliques » dans notre monde… des voix qui nous partagent, qui nous divisent et qui nous laissent parfois « sans voix », muets et prostrés, devant l’injustice du monde.
Face à ces voix contradictoires, nous ne savons plus toujours qui écouter, qui entendre, quoi penser et quoi dire.

Face à cette situation, Jésus nous appelle, tout simplement, à nous confier à lui, comme à un maître… un maître qui s’est fait serviteur (jusqu’à laver les pieds de ses disciples… jusqu’à donner sa vie par amour)… comme un maître, qui nous libère de l’emprise de tous les autres maîtres… et aussi comme un médecin… un médecin capable de nous rendre la parole, en accueillant son souffle et sa paix, pour surmonter nos divisions intérieures et sociales.

Animés de l’Esprit saint, Jésus nous appelle à sortir de notre mutisme et à prendre la parole, pour « protester pour Dieu et protester pour l’homme », pour faire entendre une autre voix au monde : celle de la justice et du règne de Dieu (cf. Mt 6,33).

Pour ce faire… nous sommes d’abord appelés à accueillir sa Parole… à nous laisser transformer par le souffle de Dieu… non pas seulement pour produire de bons fruits… et prononcer de « belles paroles »… mais pour nous convertir et devenir de « bons arbres »… pour changer et renouveler notre cœur.
En effet – dit Jésus – « la bouche parle de la surabondance du cœur. L’homme bon, de son bon trésor, retire de bonnes choses ; l’homme mauvais, de son mauvais trésor, retire de mauvaises choses » (cf. Mt 12, 34b-35).

Ainsi donc… laissons-nous renouveler par l’Esprit de Dieu… plaçons en lui toute notre confiance et notre trésor… et soyons certains qu’il agira par nous… ici-bas… pour élargir le règne de Dieu en nous et autour de nous. 

Amen.




[1] « Le démon ayant été chassé, le muet parla » (v.33)
[2] (cf. Mt 9,33 & Mt 12, 23). L’exclamation de la foule est un écho à un autre passage biblique (cf. Jg 19,30) : « Tous ceux qui voyaient disaient: "Il n'est Jamais arrivé, et on n'a jamais vu une chose­ semblable, depuis que les Israélites sont sortis du pays d'Egypte jusqu’à aujourd’hui" ».
[3] « Baal-Zeboub » le dieu d’Eqrôn (cf. 1 R 1, 2-3).
[4] La maison divisée/partagée (cf. Mt 12, 25) la maison de l’homme fort (cf. Mt 12, 29).
[5] oikodespotes
[6] D’ailleurs la suite du texte – cf. Mt 12, 34b-35 – nous incite à cette interprétation.

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