dimanche 28 avril 2013

La justice de Dieu


La justice de Dieu - Mt 25, 31-46
Lectures bibliques : Gn 1, 24-31 ; Mt 6, 33 ; Mt 25, 31-46
Prédication de Pascal LEFEBVRE / Tonneins, le 28/04/13.
(Largement inspiré d’une étude biblique de Gerd Theissen.)

* Le constat de l’injustice du monde constitue un des principaux obstacles à la foi en un Dieu juste. Il vient interroger, de façon fondamentale, l’idée de « justice de Dieu ». Ecoutons ce que dit Job :

« Pourquoi donc les méchants sont-ils encore en vie,
pourquoi accroissent-ils leur pouvoir avec l'âge ?
Ils voient leurs descendants s'installer auprès d'eux,
ils peuvent contempler tous leurs petits-enfants.
Chez eux tout va très bien, on ignore la peur […]
Tambourin et guitare accompagnent leurs chants ;
ils prennent du plaisir à écouter la flûte.
Après avoir passé leur vie dans le bonheur,
ils descendent en paix dans le monde des morts. […]
Certains ne sont pris par la mort qu'en plein bonheur,
ils vivent sans soucis, parfaitement tranquilles.
Ils portent l'embonpoint des gens trop bien nourris,
ils sont encore tout pleins de vitalité.
Mais d'autres n'ont connu qu'une existence amère
et n'ont jamais goûté un instant de bonheur.
Les uns et les autres sont couchés dans la poussière […] » (Jb 21, 7-26)

Voilà le constat réaliste et amer que nous livre Job :
Nous vivons dans un monde où règne l’injustice… dans un monde où des innocents souffrent injustement, tandis que prospèrent impunément bien des crapules.

Ce constat lucide et terrible… nous en avons encore été les témoins cette semaine, dans notre actualité… à travers l’effondrement d’un immeuble au Bangladesh, où travaillaient plus de 3000 personnes – essentiellement des femmes et des travailleurs pauvres – dans des ateliers de confection pour des grandes marques de prêt-à-porter occidentales.
Il semblerait que les propriétaires n’aient pas tenu compte des avertissements et des menaces de fissures dans les mûrs.
En un mot… il semblerait que personne ne soit réellement préoccupé du sort de ces travailleurs précarisés… que l’indifférence et la négligence des uns soient indirectement responsables du malheur (de la souffrance et de la mort) des autres.
C’est là… malheureusement… un fait d’actualité qui vient rendre tout à fait concret l’injonction… l’appel que nous lance aujourd’hui l’Evangile, à travers le discours de Jésus qui se conclut dans une image… une parabole du jugement dernier.

Pour bien comprendre ce qui est en jeu dans ce passage de l’évangile, je crois qu’il faut précisément partir de la réalité qui est la nôtre :
Le monde dans lequel nous vivons, est un monde ambigu, semé de beauté et de laideur, semé de bonté et de méchanceté. C’est un monde où l’on peut rencontrer des choses magnifiques et des personnes admirables, mais c’est aussi un monde où règnent, en bien des endroits, l’injustice, la loi du plus fort, du plus riche, du plus puissant, qui écrase, dans l’insouciance, et sans vergogne, nombre de plus faibles, de plus petits.

Dans notre monde tel qu’il est, c’est d’abord l’inégalité qui est de mise. Les chances de vie, de croissance, de développement, de réussite, sont inégalement réparties entre les individus. Ceci est un fait dont chacun peut facilement se rendre compte.

Alors… bien sûr… on pourrait se résigner, se décourager, baisser les bras et ne rien faire. Mais ce serait aller à l’opposé du chemin que nous propose l’Evangile.
On pourrait aussi se retourner vers Dieu… et crier à l’injustice et au scandale… mais, ce faisant, nous opérerions un étrange retournement : Qui sommes-nous, pauvres créatures, pour convoquer Dieu, notre Créateur, devant le tribunal des hommes ? Qui sommes-nous pour demander des comptes à Dieu ?
La Bible ne nous laisse-t-elle pas plutôt entendre que Dieu lutte, lui aussi, à nos côtés, contre le mal ?

Le mal est une réalité dont on peut faire l’expérience, mais une réalité dont l’origine n’est pas expliquée dans la Bible.
Lorsque nous arrivons dans l’existence, il nous précède…il est déjà là, comme une réalité qui s’impose à nous.
A tout moment, nous avons la possibilité de le rencontrer. Et à chaque choix que nous avons à faire, nous pouvons lui donner de l’espace ou, au contraire, tenter de diminuer sa puissance, sa capacité de propagation, dans notre monde et notre vie.

* Il me semble que le livre de la Genèse prend acte de cette réalité.
Dans le premier chapitre, lorsque Dieu crée l’homme à son image, il lui confie aussitôt une responsabilité. Il le rend co-créateur. Il lui demande de soumettre, de dominer la terre, et de commander les animaux.
Je crois qu’on peut entendre cette demande de Dieu comme un appel à dépasser ce que nous appelons « la loi de la nature » ou « le droit naturel »[1], qui se résume, en réalité, bien souvent (dans la nature, comme dans le néo-libéralisme), à « la loi de la jungle », c’est-à-dire, à « la loi du plus fort », qui écrase et domine le plus faible.

« Dominer la terre » (cf. Gn 1,28), ce n’est certainement pas l’écraser ou l’exploiter, mais bien plutôt la maitriser, en la connaissant, en prenant conscience de sa beauté et de sa fragilité, de ses forces et de ses faiblesses.
« Dominer la terre », c’est faire usage de l’intelligence, de la raison que Dieu nous a donné, pour canaliser la force brute de la nature, des animaux ou des propriétés des plantes, pour les mettre au service de la vie… pour dépasser « la loi du plus fort », en prenant soin de ce qui est plus faible, plus fragile, plus petit.

Autrement dit… on peut envisager la responsabilité que le Créateur offre à l’homme en termes de « justice ».
Là où « la loi du plus fort » risque d’aboutir à l’écrasement de la créature la plus faible, la plus petite… là où règne l’animalité… Dieu invite l’homme à mettre en place une autre loi – qui n’a rien de naturelle – une loi qui répare l’injustice du monde, une loi qui consiste à prendre soin des créatures qui ont reçu le moins de chance de vie, de croissance, de développement.

* Le passage de l’évangile de Matthieu que nous avons entendu nous permet également d’aboutir au même constat. Mais pour y parvenir, il prend un autre chemin.
Il ne part pas du début, de la création, de ce que Dieu attend de l’homme, de la responsabilité qu’il lui confie. Mais il part, au contraire, de la fin, du jugement dernier, pour nous permettre d’envisager a posteriori ce qui était attendu de l’homme, ce qu’il avait à faire, et à quel moment il a vraiment répondu à sa mission : venir en aide aux créatures les plus fragiles, les plus petites, les moins chanceuses.

Pour nous faire comprendre ce que Dieu attend de nous… en partant de la fin… Matthieu nous présente Dieu comme un juge, qui, à la manière d’un berger, va séparer les brebis des boucs (ou des chèvres).
Mais, tout l’intérêt de cette image c’est qu’elle est profondément modifiée par un élément totalement surprenant :
Dans sa description du jugement dernier, le Seigneur ne se rencontre pas d’abord comme un juge (ça c’est seulement à la fin de son existence que chacun le découvre), mais il se rencontre, durant la vie, comme un frère, comme un semblable… plus exactement, comme le « plus petit parmi mes frères ».

A vrai dire, c’est là l’élément essentiel – l’effet de surprise – qui permet de faire basculer …. et qui vient bousculer… notre manière de comprendre la justice de Dieu.

* De façon générale, les grandes religions représentent Dieu comme un juge. La tradition biblique en fait partie. En tant que « Dieu juge », elles croient que Dieu est une sorte d’arbitre qui récompenserait les formes réussies de la vie, et qui rejetterait les formes ratées de la vie.
Mais cette image s’est peu à peu transformée, sous la pression d’une question décisive que l’on est en droit d’adresser à tout juge : est-il juste ? Dieu est-il juste ?
Comment concilier la souffrance dans le monde avec la conception d’un Dieu juste ?

Le Nouveau Testament n’apporte pas de réponse théorique à cette question. Mais nous y trouvons continuellement des pierres d’achoppement, qui nous aide à prendre cette question insoluble par un autre bout.
Dieu a aussi affaire avec le mal, avec l’injustice du monde. Il doit, lui aussi, lutter contre le chaos, contre l’indifférencié et l’indifférence… pour organiser et ordonner sa création, pour qu’elle soit véritablement une création bonne, pour ses créatures.

Pour nous permettre de comprendre la manière dont Dieu agit, pour nous montrer ce qu’est la justice de Dieu et en quoi il se rend solidaire de sa création, l’Evangile nous propose de changer de point de vue : de ne pas voir Dieu comme « un juge » indifférent et impartial, qui se mettrait à distance de ceux qu’il juge, mais de le voir davantage comme un « auteur » et un « acteur »… comme « une personne » impliquée dans son acte de création… à la fois, comme un Père et comme un frère.

- A la question que chacun est en droit de se poser « Si Dieu est un juste juge, pourquoi les crapules se portent-elles aussi bien ? », l’évangile apporte la réponse suivante :
Dieu… tel un Père céleste… « fait briller son soleil sur les bons, comme sur les méchants, il fait tomber sa pluie sur les justes, comme sur les injustes » (Mt 5,45).
Considère donc le fait qu’il laisse vivre les crapules à leur aise, comme un signe de sa générosité et de sa bonté. Et surtout : prends-le en exemple ! Aime de manière aussi souveraine que Dieu, même ton ennemi, même les être les plus dégoûtants, mêmes les petites et les grandes crapules.

- A la question « Si Dieu est un juste juge, pourquoi les bons sont-ils si mal récompensés pour leurs efforts ? L’un a du succès, l’autre vivote ! », l’évangile apporte la réponse suivante :
Relis la parabole des ouvriers dans la vigne (cf. Mt 20, 1-16). Les uns ont travaillé toute la journée, d’autres moins, les derniers n’ont travaillé qu’une petite heure, juste avant la fin du travail. Mais tous reçoivent le même salaire.
Es-tu envieux, parce que Dieu est bon envers ces derniers travailleurs, qui n’ont fait que très peu d’efforts ?

- A la question « Si Dieu est un juste juge, pourquoi Dieu est-il si inconséquent qu’il offre toujours aux crapules une nouvelle chance ? », l’évangile apporte la réponse suivante :
Relis la parabole du père prodigue ou du fils retrouvé (cf. Lc 15, 11-32). Dieu fait grâce ; il offre à chacun de recommencer, non pas une fois, mais 7 fois, voire 70 fois 7 fois, c’est-à-dire indéfiniment (cf. Mt 18, 21-22). Car toi aussi, tu es, de temps en temps, une petite crapule. Et Dieu se réjouit quand tu te convertis, quand tu reprends le bon chemin.
Relis la parabole du serviteur impitoyable (cf. Mt 18, 23-35), à qui une grosse somme d’argent est remise, mais qui ose réclamer une petite somme à son débiteur ! Veux-tu te comporter comme lui ?
A toi aussi, dans sa générosité, dans son inconséquence, Dieu t’a remis une petite ou une grosse méchanceté. Et tu voudrais maintenant insister pour qu’un prochain soit sévèrement puni à cause d’une petite ou d’une grosse méchanceté ?

- Enfin, à la question décisive « que puis-je dire alors à ceux qui dans ce monde ont été lésés ? aux affligés ? Dois-je leur dire que c’est la volonté de Dieu que cela aille moins bien pour eux que pour d’autres ? »
Certainement pas ! Ecoute bien ce discours du grand tribunal du monde (cf. Mt 25, 31-46). Lorsque tu rencontres des gens qui ont été lésés – des étrangers, des malades, des prisonniers, des hommes et des femmes qui n’ont pas assez à manger, à boire, pour se vêtir – alors, sache-le : en eux, c’est Dieu lui-même qu’il t’est donné de rencontrer. Si tu t’écartes d’eux, dans l’indifférence, alors tu t’écartes de Dieu lui-même. Leur misère est son appel !

* Ce qui peut changer notre manière de comprendre la justice de Dieu, c’est que le Seigneur ne se place pas d’abord du point de vue du juge… c’est qu’il entre lui-même dans le rôle de ceux qu’il juge… dans la peau de ceux qui ont faim et soif, de ceux qui sont malades, nus ou en prison.
Il n’essaie pas de représenter le monde comme un monde juste. Mais il part du constat de l’injustice du monde, de l’injustice à réparer.

Constatant cette injustice… constatant la cruauté scandaleuse du monde… de tant de vies gâchées, écrasées, mises à mal… l’Evangile vient d’abord nous dire que Dieu lui-même en souffre et en crève.
Il crève dans tous ceux qui ont faim et soif, qui sont nus, malades ou prisonniers.

Pour en prendre conscience, il faut relire l’Evangile :
En l’homme Jésus, nous avons l’image d’un Dieu qui n’a cesse de guérir, de libérer, de sauver ceux qu’il rencontre.
A Gethsémané, en Jésus, il est venu partager avec nous la peur, la mort et la douleur. Il s’est rendu solidaire de la souffrance humaine… solidaire avec toutes les créatures.

Et c’est justement pour cela qu’il attend beaucoup de nous :
Il veut que nous n’abdiquions pas toute responsabilité… que nous ne nous laissions pas accabler et paralyser par l’injustice.
Il veut que toutes ces personnes et ces situations deviennent pour nous un puissant appel à la solidarité, à la fraternité, à la bonté… au dépassement de l’injustice et de la jalousie.
Alors nous ferons partie, nous aussi, des justes et des saints, de ceux dont il émane une chaude lumière dans un monde froid.

En changeant de place, en quittant son rôle de juge, pour occuper la place du frère, du petit, de celui qui vit une situation de précarité ou de souffrance, le Seigneur nous invite, nous aussi, à changer de place, à nous mettre à la place de l’autre : il nous appelle à passer du statut d’observateur, du juge de Dieu ou du monde… au statut d’acteur, de co-créateur de la justice de Dieu.

(En d’autres termes… il nous appelle accepter de recevoir de l’aide ou à être comme le bon Samaritain, qui agit par amour, en secourant un Juif, qui est pour lui un étranger, voire un ennemi (cf. Lc 10,29-37).)

Dès lors, nous ne pouvons plus simplement demander : le monde est-il juste ? Dieu est-il juste si les chances de vie sont distribuées de manière si différente entre les créatures ? Mais demandons plutôt : faisons-nous partie des justes ? Faisons-nous partie de ceux qui ne font pas la sourde oreille à l’appel de Dieu devant la détresse des autres (les étrangers, les malades, les prisonniers) ?

Personne n’exige de nous, que nous transformions le monde entier en monde juste.
Nous ne sommes pas des « supermen », des sauveurs du monde, et la justice ne se mesure pas au bien-être du plus grand nombre possible d’hommes.
Elle se révèle par rapport à la minorité de ceux qui se tiennent tout en bas, des « plus petits ». C’est là le critère de la justice selon l’Evangile : le bien fait « au plus petit parmi mes frères », à celui qui vit dans la misère, l’épreuve ou la souffrance.
Et cela signifie qu’il y a déjà quelque chose – un premier pas sur le chemin de la justice – que chacun pourrait entreprendre : C’est de ne pas laisser ceux qui souffrent dans la solitude et l’isolement.

Pour bien comprendre ce que Dieu attend de nous, il faut accepter de nous laisser bousculer par l’Evangile, pour reconfigurer l’image traditionnelle que nous pouvons avoir du « Dieu juge » et des critères de sa justice :
Dieu n’est pas Celui qui choisit les tentatives réussies de notre vie et qui rejette les tentatives ratées.
Le juge du monde se rencontre dans le rôle de l’autre, dans le visage du frère.
Il se tient lui-même du côté de la vie apparemment ratée. Et la vie réussie, il la mesure au fait de vivre solidaire avec les faibles, les affamés, les malades, les prisonniers.

En d’autres termes, il est un juge qui se tient lui-même du côté de la victime, de son enfant qui souffre. Il est juge d’une toute autre manière que nous croyons… et il demande nos cœurs et nos mains, pour qu’avec nous, enfin, justice soit faite !

Conclusion : Alors… pour conclure, chers amis, frères et sœurs, que pouvons-nous retenir de cette méditation ?

Trois points, peut-être :

- Premièrement, le livre de la Genèse nous rappelle que le monde a été créé par Dieu de telle manière qu’au cours d’une longue évolution l’homme a surgi : il est la première créature qui peut se considérer comme co-créateur.
Dieu lui a confié un programme, qui se résume de la sorte : agis comme si tu était co-responsable de l’évolution du monde.
L’homme est le co-créateur lui-même créé, de Dieu. Dieu l’a cru capable d’être co-créateur de sa justice.
L’Evangile nous le redit : nous sommes appelés à chercher le royaume et la justice de Dieu, ici et maintenant (cf. Mt 6, 33).

- Deuxièmement, l’Evangile nous invite à changer de regard sur Dieu et sur nous-mêmes.
Dans un monde confronté à l’injustice et à la souffrance, dans un monde où les chances de vie sont inégalement réparties, « le plus petit parmi mes frères », celui qui vit dans la détresse : c’est lui qui doit être le critère de la justice, selon Jésus. Et c’est d’après ce critère – simplement humain (on pourrait dire « humanitaire ») – que nous serons jugés.
Cette vision universaliste de la justice de Dieu vient clouer le bec à tous les religieux, à ceux qui prétendraient que seuls les « bons croyants » seront sauvés.

L’évangéliste Matthieu reprend ici un discours sur le jugement dernier initialement centré sur Israël, en le modifiant dans une perspective universaliste.
Pour lui, le Christ ne se rencontre pas seulement à travers sa Parole et à travers l’Esprit saint, il ne se rencontre pas seulement dans l’Eglise du Christ, dans une communauté vivante, mais il vient incognito à la rencontre de chacun, à travers chaque être dans le besoin.
C’est incognito que se rencontre Celui qui juge le monde, dans le visage de chaque être humain. Sont déclarés justes tous ceux qui aident les êtres humains dans le besoin.

Personnellement, c’est à cause de cette part d’incognito que je trouve cette image du jugement dernier, particulièrement saisissante et attachante.
Ne sachant pas dans quel rôle, dans quel visage, à travers quel frère, le juge du monde est venu ou viendra nous rencontrer, nous sommes appelés – et pour ainsi dire « condamnés » – à vivre dans la gratuité de l’amour avec tous nos frères… car c’est là, en l’autre, que peut se découvrir un visage… une image de Dieu.

- Enfin, une dernière remarque :
Je crois qu’il est nécessaire de garder dans notre esprit l’image du jugement dernier que Jésus nous donne, tout en la dépassant.
La séparation entre le juste et l’injuste ne peut pas s’effectuer entre les personnes, comme entre des brebis et des boucs. Cette frontière passe en réalité en chacun de nous. En chacun se découvrent des traces d’ombre et de lumière.
Le but de l’Evangile n’est pas de nous faire peur, mais de nous appeler à marcher, à la suite du Christ, dans le chemin de la justice de Dieu.
Le motif de l’action éthique ne peut pas être la crainte, mais l’amour. C’est ce que nous rappelle l’Evangile.

Et cela nous laisse avec une préoccupation, pour donner le meilleur de nous-mêmes… avec une question que nous pouvons garder en nous pour chaque jour :
« [Comment] mon action de cet instant peut-elle aider mon prochain à être un homme [digne… un homme debout… un homme] devant Dieu » ? (cf. D. Bonhoeffer)
Amen.



[1] Nous n’employons pas ces expressions dans leur acception classique. 

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