dimanche 31 mars 2013

Mt 22, 23-33


Mt 22, 23-33
Lectures bibliques : Ex 3, 1-15 ; Mt 22, 23-33 ; 2 Co 5,14-20
Thématique : Quand Pâques nous appelle à conjuguer le mot « ressusciter » au présent...
Prédication de Pascal LEFEBVRE / Tonneins, le 31/03/13.

* Ce matin, peut-être sommes-nous un peu comme les Sadducéens... peut-être avons-nous, nous aussi, du mal à croire à la résurrection ?

Mais de quelle résurrection s’agit-il ? 
A quoi exactement refusent de croire les Sadducéens ?

Ce que ces dignitaires religieux, ces prêtres du Temple de Jérusalem rejettent, c’est l’idée d’une résurrection qui ne serait que la continuation de la vie présente.
Et, d’une certaine manière, Jésus va leur donner raison : non pas sur leur refus, mais sur ce qu’est la résurrection.

Croire à la résurrection, ce n’est pas croire à la continuité de notre existence présente, ni croire à une vie qui ne serait que la répétition de la nôtre... comme ceux qui croient à la réincarnation.
(D’ailleurs, espérer que notre vie se répète indéfiniment, ce serait plutôt l’enfer. Et d’une certaine manière, les religions orientales ne s’y sont pas trompées en concevant la réincarnation comme une punition. 
Le paradis - le nirvana ou la béatitude éternelle - c’est bien plutôt la libération, la sortie de la répétition, le retour dans la lumière, dans l’éternité de Dieu.)

Croire à la résurrection, ce n’est pas croire à la continuité, à la répétition du même, c’est, au contraire, croire à la possibilité du changement, croire à la nouveauté... C’est croire que Dieu peut faire toute chose nouvelle dans la vie : dans notre vie d’aujourd’hui et pour la vie éternelle.

Mais y croyons-nous vraiment ?

* Pour nous éclairer et essayer de répondre à cette question, voyons ce qui est en jeu dans ce passage de l’évangile :
L’évangéliste Matthieu nous explique que les Sadducéens « disent qu’il n’y a pas de résurrection » (v.23). 
Sur quoi se fondent-ils pour la nier ?
Sur la Torah (sur le Pentateuque, les cinq premiers livres de notre Ancien Testament) qui constitue pour eux la seule autorité contraignante en matière de foi.
Et comme la doctrine de la résurrection n’est pas contenue de façon explicite dans la Torah, mais dans d’autres passages bibliques - Esaïe (Es 25,8 ; 26,19), les Psaumes (Ps 16,10) ou le livre de Daniel (Dn 12,1-3) - ils ne se sentent pas obligés d’y adhérer. 

Ils vont même jusqu’à pratiquer l’ironie, en posant une question polémique, et quelque peu extravagante, à Jésus, à travers une situation extrême, qui met en scène la loi de lévirat (cf. Dt 25,5 s)... une loi selon laquelle, si un homme meurt sans enfant, son frère doit épouser la veuve, afin de conserver une descendance au défunt. 

Ici, il s’agit du cas théorique d’une femme qui se serait retrouvée veuve à sept reprises, en épousant successivement sept frères. [note 1]

Dans ce cas, s’il existe une résurrection (une résurrection matérielle par delà la mort) - comme le croient les Pharisiens, mais comme le nient les Sadducéens - duquel des frères sera-t-elle l’épouse ? « puisque les sept l’auront eu pour femme » (v.28) ?

Jésus répond par deux arguments : 
la puissance de Dieu (a) et - l’Ecriture (b)

(a) Pour Jésus, les Sadducéens ignorent la puissance de Dieu, la puissance de l’Esprit saint qui fait ressusciter les morts. 
S’ils ne l’ignoraient pas, ils sauraient que la condition des corps ressuscités n’est pas identique à celle de ce monde (voir 1 Co 15, 35 s.), que la vie dans la résurrection n’est pas en continuité avec la vie présente, et donc qu’on ne peut pas postuler que l’on continuera à « se marier et être mariés ». 
C’est ainsi qu’il faut comprendre la référence à la condition angélique des ressuscités. 
Être « comme des anges dans le ciel » (v.30) signifie que le monde céleste n’est pas le prolongement du monde terrestre, qu’il est qualitativement différent, qu’on ne peut pas penser l’au-delà dans les catégories de l’ici-bas. 

La comparaison avec la figure angélique vise à dire une discontinuité, une altérité, une échappée de notre condition spatio-temporelle, pour nous permettre d’opérer un changement de regard, qui suppose une nouvelle compréhension de la réalité. 

Pour Jésus, la réalité ne se limite pas à ce que nous voyons, à ce que nous percevons, à ce que nous pouvons en dire grâce nos sens. 
il y a certes une réalité matérielle que nous pouvons, dans une certaine mesure, appréhender, par notre raison, notre vue, nos capacités sensorielles. Mais, il y a aussi une réalité spirituelle... une réalité qui dépasse notre connaissance sensible, le monde tel que nous pouvons immédiatement l’envisager. [note 2]
Et cette réalité, dans ses différentes composantes, dans toutes ses dimensions, repose sur une altérité : sur Dieu (qui est Esprit), sur son dynamisme créateur, sur sa puissance de création et de résurrection. 
C’est en cette capacité de Dieu (l’Eternel, le Créateur) à donner souffle et vie que nous pouvons compter... c’est en lui, seul, que nous sommes appelés à placer notre confiance. 

(b) Le second argument est scripturaire ; il repose sur l’Ecriture. 
Jésus veut montrer que la Torah correctement comprise, enseigne aussi la résurrection. 
Pour cela, il se fonde sur le passage du buisson ardent (voir Mc 12,26), où Dieu se présente à Moïse comme « le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac et le Dieu de Jacob » (Ex 3,6s). 
En effet, si Abraham, Isaac et Jacob étaient morts (de façon définitive), comment Dieu pourrait-il continuer à se présenter comme leur Dieu ?
Puisqu’ils ne vivent plus dans ce monde et que Dieu se présente à Moïse comme leur Dieu, c’est bien qu’ils sont ressuscités, qu’ils sont vivants, et que Dieu est le Dieu des vivants. 

Par cette affirmation... Jésus vient interroger ses interlocuteurs... et nous aussi ce matin :
En quel Dieu croyons-nous ? En quel Dieu... en quelle Parole... plaçons-nous notre confiance ?

Pour argumenter auprès des Sadducéens qui placent leur confiance dans la Loi transmise par Moïse, Jésus s’appuie sur le même référentiel qu’eux, sur la Torah, sur un événement qui concerne Moïse. 
Mais, ici, il ne se limite pas à ce que dit Moïse, en tant que législateur. Il opère un décalage, en s’appuyant plutôt sur l’expérience de la rencontre de Moïse avec Dieu et sur la Parole que Dieu lui adresse. 

Si Dieu s’est adressé à Moïse comme « le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob », alors cela a une implication fondamentale pour la foi. 
Cela signifie que Dieu est le Dieu vivant auprès duquel repose, déjà vivants, les pères qui nous ont précédé. 
Cela signifie qu’on peut mettre toute sa confiance dans la parole de Dieu... dans cette Parole que Dieu a adressé à Moïse pour décliner son identité : « Je suis qui je serai » (Ex 3, 14), c’est-à-dire « Je suis là, avec vous, de la manière dont vous verrez ». 

C’est par l’histoire du salut des hommes, que Dieu manifestera peu à peu qui il est : en libérant Israël, son peuple, de l’esclavage en Egypte ; en ressuscitant Jésus, son envoyé, chargé d’annoncer la Bonne Nouvelle aux pauvres, de proclamer aux captifs la libération (cf. Lc 7,22 ; 4,18s). 
Et notre espérance, c’est que, nous aussi, nous soyons sauvés, que, nous aussi, nous participions à la vie de ressuscité avec le Seigneur (cf. 1 Th 4,17 ; 5,10 ; 1 Co 15, 42-50), que nous ayons part à la Vie, dans l’éternité de Dieu, pour qu’enfin nous connaissions comme nous sommes connus (cf. 1 Co 13,12). 

« Dieu n’est pas le Dieu des morts, mais des vivants » dit Jésus (v.32). 
Il est « le Dieu qui fait vivre les morts et appelle à l’existence ce qui n’existe pas » affirme l’apôtre Paul (Rm 4,17). 
C’est là toute notre foi, toute notre espérance : croire en un Dieu qui ne cesse de faire lever, de relever... de susciter, de ressusciter la vie... afin que nous soyons comptés parmi ces vivants qui vivent de la vie même de Dieu. 

* Ce passage de l’évangile de Matthieu (que nous avons entendu) est bref - trop bref, sans doute... nous aimerions tous en savoir davantage sur la résurrection - mais il est intéressant et éclairant... dans la mesure où il nous montre un conflit d’interprétation des Ecritures. 
Il nous révèle qu’à partir du même référentiel - la Torah écrite - nous pouvons avoir une lecture différente et une vision différente du monde et de Dieu :
- D’un côté, nous avons les Sadducéens qui lisent les Ecritures, comme une loi intemporelle, comme une règle divine qui régente la vie des individus de toute éternité, comme une parole objective qui fonctionne d’elle-même et qui ne demande qu’à être appliquée uniformément à tous.
- De l’autre côté, nous avons Jésus qui témoigne d’un Dieu qui entre en communion, qui s’adresse à chaque homme dans son histoire particulière, qui l’appelle et qui l’interpelle là où il se trouve. 

Face au Dieu figé et fermé des Sadducéens qui dit : « si quelqu’un fait ceci ou cela, alors il doit se passer ceci ou cela » (c’est la loi !), Jésus oppose un Dieu en relation : le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob... un Dieu vivant, qui nomme, qui relève... qui met debout et en mouvement... un Dieu qui fait alliance, qui fait don d’une promesse. 

C’est là toute « l’erreur » des Sadducéens (comme le dit Jésus - v.29), ils se trompent de Dieu... et c’est la raison pour laquelle, ils ne peuvent pas croire à la résurrection : Dieu n’est pas un Dieu mort, le Dieu d’une parole morte, qui fige, qui sclérose, qui enferme, mais le Dieu de la Vie : un Dieu qui donne la vie, qui libère, qui fait vivre. 

En s’appuyant sur les pères - sur Abraham, Isaac et Jacob - Jésus nous rappelle que c’est dans une rencontre personnelle avec le Dieu des vivants que l’on peut comprendre et croire à la résurrection. 
C’est le Dieu qui vient, qui s’approche d’Abraham, qui l’invite à partir pour pouvoir se trouver, pour aller vers lui (Gn 12) ; c’est le Dieu qui préserve Isaac du meurtre rituel (Gn 22, 1-24) ; c’est le Dieu qui conduit Jacob tout au long de son périple, malgré les difficultés (Gn 27-35) ; c’est le Dieu que Moïse rencontre dans un tête-à-tête sur le Mont Horeb (Ex 3) : c’est dans une rencontre avec ce Dieu-là que se joue la mort et la vie de l’individu, sa résurrection. 

En parlant du Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, Jésus ne vient pas faire un grand discours général sur la résurrection, ni nous en donner une description théorique. 
Il vient simplement nous rappeler qu’elle advient dans une rencontre personnelle avec le Dieu vivant. 
C’est cette rencontre qui nous fait passer de la mort à la vie... de l’enfermement, de l’angoisse, de la peur à la liberté et à la confiance... C’est ce Dieu, qui vient nous rencontrer par sa Parole et par ses témoins, qui fait de nous des vivants. Et c’est pourquoi, il est le Dieu des vivants. 

* Cela nous pouvons en faire l’expérience dans notre vie d’aujourd’hui... 
Il n’est pas utile d’attendre de franchir le seuil de la mort, pour faire l'expérience de la résurrection. Elle peut déjà se faire, ici et maintenant, dans la rencontre avec le Dieu vivant, le Dieu de Jésus Christ. 

C’est de cette rencontre avec le Dieu vivant (manifesté en Jésus, le Crucifié Ressuscité) dont Paul nous parle lorsqu’il dit :  « Je vis, mais ce n’est plus moi, c’est Christ qui vit en moi » (Ga 2,20).
ou encore lorsqu’il affirme :  « Si quelqu’un est en Christ, il est une nouvelle créature.
Le monde ancien est passé, voici qu’une nouvelle réalité est là » (2 Co 5,17).

A bien y regarder... il y a des gens autour de nous qui témoignent de la résurrection... du fait que Dieu est un Dieu qui veut la vie, un Dieu qui a pour projet : la vie, l’amour et la justice. 
Comment ne pas croire à la résurrection lorsque je croise cet homme ou cette femme de l’Entraide qui a été brisé par un événement fracassant, par une rupture familiale ou professionnelle, ou par la maladie, et qui, peu à peu, se relève, qui progressivement reprend goût et espoir dans la vie. 
Comment ne pas croire au Dieu de la résurrection quand je vois le regard brillant et malicieux de ma fille de 4 ans ou de cette petite dame pétillante de 90 ans, qui montre que la vie peut briller à travers nous. 

Dieu veut la vie... il veut la vie en abondance, la vie en plénitude ! 
Son projet se réalise partout où surgit la vie. 

En nous confiant à Dieu, en nous en remettant à son Esprit d’amour... en marchant à la suite du Christ, dans la confiance et l’espérance... nous avons déjà un avant goût de la résurrection, nous pouvons déjà en faire l’expérience dans notre existence présente.

* Alors, pour conclure... chers amis, frères et soeurs... une question personnelle se pose à chacun d’entre nous ce matin :
A quel temps allons-nous conjuguer le mot « ressusciter » ?

- Au temps du passé ? Certes, la résurrection n’est pas une espérance spéculative. Pour les apôtres, les premiers chrétiens, pour Paul, elle repose sur un événement passé : la résurrection de Jésus Christ. 
C’est l’événement fondateur de notre foi : c’est parce que Jésus Christ est ressuscité (parce que Dieu l’a ressuscité d’entre les morts) [note 3] que nous pouvons croire à la résurrection (cf. 1 Co 15,4.12.20). 
Mais s’agit-il pour nous simplement d’un événement révolu, révélé par quelques témoins ?  Si tel est le cas, en quoi nous concerne-t-il ? 

Croire à la résurrection de Jésus, c’est croire au Ressuscité lui-même, à sa personne présente, à la possibilité que sa Parole et son Esprit puissent encore venir nous éclairer aujourd’hui.
C’est croire que tout ceux qui ont placé leur confiance en lui, ont pu, eux aussi, connaître une forme de résurrection. (Dans l’évangile, c’est aussi bien le cas de ceux qui ont croisé le Jésus terrestre, que de ceux qui ont vécu une expérience spirituelle au matin de Pâques (comme Marie de Magdala - cf. Jn 20, 11-18) : tous sont ressortis transformés de leur rencontre avec le Christ.)

- Nous pouvons aussi conjuguer le mot « ressusciter » au futur, dans l’espérance de notre propre résurrection. Si nous plaçons notre foi en un Dieu créateur, alors certainement nous pouvons croire que Dieu, par delà la mort, aura la capacité de nous accueillir dans son éternité divine. 
Mais, quelle implication cela a-t-il sur notre quotidien ? 
Vivons-nous déjà comme des ressuscités ?

- Précisément... à bien entendre les paroles de Jésus, je crois que le Christ nous appelle avant tout à décliner le mot « ressusciter » au présent. [note 4]
Son évangile du Royaume nous appelle, dès maintenant, à « vivre en ressuscité » [note 5] : à vivre debout et libre comme des « fils et des filles de Dieu »... à nous mettre en mouvement, à aller vers les autres, à les accueillir, à les aimer, à les relever... à prendre part au règne de Dieu - à son royaume d’amour, de paix et de justice - dès aujourd’hui, dans notre existence présente. 

En faisant référence au Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, Jésus nous rappelle que notre existence est voulue et accompagnée... qu’elle est inscrite dans un projet, une promesse, une espérance... que nous pouvons déjà en vivre les prémices aujourd’hui.
Jésus est celui qui guérit, qui libère, qui sauve dans cette vie-ci.
A travers lui... à travers ses paroles et ses actes... c’est l’éternité qui fait irruption dans le présent, pour nous saisir... pour venir nous arracher à toutes nos morts... pour nous appeler à vivre « une vie nouvelle » ici et maintenant. 

Alors, en ce matin de Pâques, le Christ ressuscité vient s’adresser à chacun d’entre nous. Il vient chuchoter au creux de notre oreille une parole de vie : 
« Moi le Ressuscité ‘je suis avec toi’ (Mt 28,20 ; Ex 3,12)... ‘Lève-toi, prend ton grabat et marche !’ (Jn 5,8 ; Mt 9,6 )... tu es appelé, toi aussi, à vivre en ressuscité... en enfant de lumière (Ep 5,8)... à témoigner de la résurrection ! »
Amen.


Notes :
1 L’hypothèse est grossière. Le cas de sept frères maris d’une même femme est un cas limite, un cas d’école. Par ailleurs, la pratique du lévirat n’était plus en usage à l’époque de Jésus. Enfin, soulignons que la question des Sadducéens montre le peu de cas qu’ils font de la femme : celle-ci est simplement considérée comme un objet, comme la propriété de l’homme (de tel ou tel frère).
2  cf. 2 Co 4,18 ; 1 Co 15,40.44-48.
3 Cf. Rm 4,24 ; 2 Co 4,14 ; Ga 1,1 ; Col 2,12 : La résurrection est l’oeuvre de Dieu.
4 Jésus dit : « En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui écoute ma parole, et qui croit à Celui qui m'a envoyé, a la vie éternelle ; il ne vient pas en jugement, mais il est passé [il est déjà passé !] de la mort à la vie » (Jn 5,24). Cette parole ne nous promet pas la vie éternelle - la vie en plénitude - au futur, mais au présent. 
De même, Paul ne dit pas « vous ressusciterez... après votre mort physique », mais bien «Vous êtes ressuscités avec Christ » (Col 2,11-13, Ep 2,1-6). La résurrection renvoie ici à quelque chose que nous pouvons expérimenter de notre vivant... qui nous fait passer de la mort spirituelle d’une vie pécheresse, à la vie éternelle, qui est de vivre avec /en Christ.
5 L’évangile ne consiste pas à nous livrer un enseignement sur la résurrection après la mort, mais à témoigner de Jésus, le Crucifié Ressuscité... qui n’a cessé de relever, de libérer, de guérir... qui nous appelle à ressusciter dans notre vie présente... à naître d’en-haut (cf. Jn 3,7)... à vivre une vie nouvelle (Ep 5, 23-24).

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