dimanche 23 octobre 2011

Jn 5, 1-18

Jn 5, 1-18
Lectures : 1R 19, 1-8 ; Jn 5, 1-18 
Thématique : « Veux-tu guérir ? »

Prédication : voir plus bas, après les lectures

Lectures

- 1 R 19, 1-8  (Elie se dirige vers l'Horeb)

1Akhab parla à Jézabel de tout ce qu'avait fait Elie, et de tous ceux qu'il avait tués par l'épée, tous les prophètes. 2Jézabel envoya un messager à Elie pour lui dire : « Que les dieux me fassent ceci et encore cela si demain, à la même heure, je n'ai pas fait de ta vie ce que tu as fait de la leur ! » 3Voyant cela, Elie se leva et partit pour sauver sa vie ; il arriva à Béer-Shéva qui appartient à Juda et y laissa son serviteur. 4Lui-même s'en alla au désert, à une journée de marche. Y étant parvenu, il s'assit sous un genêt isolé. Il demanda la mort et dit : « Je n'en peux plus ! Maintenant, SEIGNEUR, prends ma vie, car je ne vaux pas mieux que mes pères. » 5Puis il se coucha et s'endormit sous un genêt isolé. Mais voici qu'un ange le toucha et lui dit : « Lève-toi et mange ! » 6Il regarda : à son chevet, il y avait une galette cuite sur des pierres chauffées, et une cruche d'eau ; il mangea, il but, puis se recoucha. 7L'ange du SEIGNEUR revint, le toucha et dit : « Lève-toi et mange, car autrement le chemin serait trop long pour toi. » 8Elie se leva, il mangea et but puis, fortifié par cette nourriture, il marcha quarante jours et quarante nuits jusqu'à la montagne de Dieu, l'Horeb.

- Jn 5, 1-18  (Guérison d'un paralytique à Jérusalem)

1Après cela et à l'occasion d'une fête juive, Jésus monta à Jérusalem. 2Or il existe à Jérusalem, près de la porte des Brebis, une piscine qui s'appelle en hébreu Bethzatha. Elle possède cinq portiques, 3sous lesquels gisaient une foule de malades, aveugles, boiteux, impotents. [... 45Il y avait là un homme infirme depuis trente-huit ans. 6Jésus le vit couché et, apprenant qu'il était dans cet état depuis longtemps déjà, lui dit : « Veux-tu guérir ? » 7L'infirme lui répondit : « Seigneur, je n'ai personne pour me plonger dans la piscine au moment où l'eau commence à s'agiter ; et, le temps d'y aller, un autre descend avant moi. » 8Jésus lui dit : « Lève-toi, prends ton grabat et marche. » 9Et aussitôt l'homme fut guéri ; il prit son grabat, il marchait. Or ce jour-là était un jour de sabbat.10Aussi les Juifs dirent à celui qui venait d'être guéri : « C'est le sabbat, il ne t'est pas permis de porter ton grabat. » 11Mais il leur répliqua : « Celui qui m'a rendu la santé, c'est lui qui m'a dit : “Prends ton grabat et marche.”  » 12Ils l'interrogèrent : « Qui est cet homme qui t'a dit : “Prends ton grabat et marche” ? » 13Mais celui qui avait été guéri ne savait pas qui c'était, car Jésus s'était éloigné de la foule qui se trouvait en ce lieu. 14Plus tard, Jésus le retrouve dans le temple et lui dit : « Te voilà bien-portant : ne pèche plus de peur qu'il ne t'arrive pire encore ! » 15L'homme alla raconter aux Juifs que c'était Jésus qui l'avait guéri. 16Dès lors, les Juifs s'en prirent à Jésus qui avait fait cela un jour de sabbat. 17Mais Jésus leur répondit : « Mon Père, jusqu'à présent, est à l'œuvre et moi aussi je suis à l'œuvre. » 18Dès lors, les Juifs n'en cherchaient que davantage à le faire périr, car non seulement il violait le sabbat, mais encore il appelait Dieu son propre Père, se faisant ainsi l'égal de Dieu.


Prédication de Pascal LEFEBVRE / Tonneins, le 23/10/11.

« Veux-tu guérir ? » 
Etonnante question que Jésus ose poser à cet homme malade, couché sur son grabat depuis 38 ans…mais pourtant : question fondamentale !

Quelle est au juste la maladie de cet homme ?
Le rédacteur de l'évangile ne le dit pas. Mais le mot grec « astheneia » [qui signifie sans force, sans vigueur] désigne un état de faiblesse ou de maladie.

L’homme souffre d’une infirmité… comme tous ceux qui – aveugles, boiteux, desséchés – se rendent à cette piscine probatique de Bethzatha, dans l’espoir d’un miracle, dans l’espoir que les eaux bouillonnantes laveront et purifieront leurs corps fatigués et meurtris par la maladie.

Mais l’homme croit-il encore à la possibilité d’une guérison miraculeuse ? Sans doute plus ! Lui qui attend d’abord un miracle beaucoup plus simple : qu’un homme, un jour, le prenne par la main, le soutienne et le porte dans la piscine au bon moment, au moment où l’eau commence à s’agiter. Voilà 38 ans qu’il attend, et que personne ne s’est arrêté pour le conduire et le descendre dans la piscine au moment favorable.

Quel spectacle affligeant, quel monde cruel ! Pas une âme compatissante ne s’est penché sur cet homme.
Ce lieu de purification n’est en fait que le lieu du chacun pour soi, où la concurrence entre faibles prime sur toute relation humaine, sur toute solidarité.
Voilà le marché de la superstition offert aux désespérés par les tenants de la religion établie.

Il y a de quoi perdre espoir. Il y a de quoi se décourager et se résigner. Et c’est sans doute ce qu’a fait cet homme qui attend depuis si longtemps.

Mais qu’attend-il encore exactement ?
Sans doute plus rien. Enfermé dans la résignation et la maladie … fatigué, démoralisé … il vit sans espoir de changement, dans la mendicité et la pauvreté, comme un marginal, un exclus de la société, reclus dans la solitude, condamné à venir là, tous les jours, pour quémander de quoi survivre.

Le comportement de cet homme affaibli et découragé rappelle celui d’Elie, menacé de mort par le roi d’Israël Akhab et sa femme Jézabel.
Devant les épreuves qu’il estime trop lourdes à supporter, Elie – à bout de force – se couche sur le bord du chemin, refuse d’aller plus loin, et s’endort en réclamant la mort.

Voilà 38 ans que cet homme est couché sur le bord de la piscine !
L’homme fait maintenant partie du décor. Il s’est résigné à son sort. Il a renoncé à penser autrement et à espérer autre chose.
L’accoutumance, la torpeur et la résignation ont lentement tué en lui le désir d’être affranchi.
Le voilà prisonnier de son découragement, enfermé dans la répétition, réduit à la mendicité.

Alors la question de Jésus a de quoi le bousculer !
« Veux-tu guérir ? »
Littéralement : « Veux-tu devenir sain, bien-portant, sensé ? »

L’homme ne répond pas directement à la question.
Sa réponse est une objection, un « oui…mais… », qui traduit bien sa lassitude, faite de désillusion :
« Je n’ai personne pour me plonger dans la piscine quand l’eau est agitée ; et, le temps d’y aller, un autre descend avant moi » [v.7].
L’objection est sans doute fondée, mais en 38 ans, il est difficile de croire à ce seul argument. Il est difficile de croire que l’homme – s’il l’avait vraiment voulu – n’ait pas pu trouver une solution pour descendre dans cette piscine.

L’objection traduit, en tout cas, le profond découragement de cet homme, accoutumé à l’idée qu’il ne guérirait plus. [v.7]
Nous savons bien qu’il y a des situations dans la vie qui provoquent des inhibitions profondes, qu’il y a des blocages qui détruisent notre volonté, notre personnalité, et conduisent à des dépressions si graves qu’elles provoquent des troubles psychiques et physiologiques : sentiment de lassitude, d’usure, d’isolement, dévalorisation totale, perte du langage, anorexie mentale, et même paralysie des membres.
Le malade ressasse ses malheurs, s’enferme dans le passé, sombre dans la dépression.
Cloîtré dans l’isolement, il ne parvient pas à se libérer de son mal intérieur.

Alors la maladie physique se mêle à la maladie spirituelle, la paralysie du corps se fait aussi paralysie de l’âme [psyché].
Le repli sur soi, le découragement, la perte de volonté, l’enfermement dans la peur ou la culpabilité, l’absence de discernement, l’immobilisation dans l’indécision et la dépendance vis-à-vis des autres, la perte de sa liberté de décision en sont des caractéristiques bien connues.

Mais, en même temps, la question de Jésus réveille en l’homme sa volonté cachée, le désir endormi qu’il a de s’en sortir et de vivre, au-delà des arguments de son objection.

Et c’est bien là ce que cherche Jésus avec cette question : ranimer le désir de cet homme, le désir d’être relevé et restauré dans sa dignité, dans son humanité.

A la réponse de l’homme succède la parole libératrice de Jésus : une parole performatrice capable de faire ce qu’elle dit ; une parole d’autorité, dont la force persuasive fait qu’un « déclic » s’opère, qu’un « choc » se produit, qu’une « ouverture » advient.

« Lève-toi, porte ton grabat, et marche ! » [v.8]
Aussitôt l’homme semble « sain, guéri ». Aussitôt, l’homme – qui pourtant n’a toujours personne pour l’aider à descendre dans la piscine – se lève, « porte son lit et marche » [v.9]

Que s’est-il passé ?
Il a suffi d’une parole du Christ pour que le découragement et la peur fassent place à la foi.
L’homme a cru en la parole d’autorité de Jésus, en cette parole qui restaure l’homme à son humanité, et le remet debout.
Il a cru et retrouvé en lui le courage de se lever, la force de vivre. Il n’a plus d’objection à formuler. Sa faiblesse, son apathie, son absence de volonté et d’énergie sont tout d’un coup dépassés.
Il accepte désormais de se prendre en charge et de répondre à l’appel que lui adresse Jésus pour commencer une vie nouvelle.
Le voilà libéré de son enferment et de tout ce qui pouvait le scléroser : son histoire passée et ses blessures, sa peur et ses culpabilités, son découragement et sa vie insensée, perdue, sans direction, sans but.

Voilà que la rencontre avec le Christ restaure son désir d’être relevé.
Voilà que la parole du Christ le sort de son inertie et le remet debout.

Alors, aussi bien la nécessité de se plonger dans la piscine pour se purifier, que le jour du sabbat, sont oubliés.
Les bains rituels et les interdits sabbatiques ne sont plus rien à côté de Celui qui libère, qui restaure la confiance et le courage d’être.

La suite du récit nous montre que l’homme, à cet instant, ignore encore qui est Jésus, puisqu’il est incapable de dire aux autorités juives de Jérusalem qui est Celui qui lui avait ordonné de se lever en emportant avec lui son grabat, son misérable couchage.

Lorsque Jésus rencontre à nouveau l’homme – cette fois dans le temple – le ton se fait exhortatif : « Te voilà sain, bien portant : ne pèche plus de peur qu’il ne t’arrive pire encore ! » [v.14]
Curieuses retrouvailles ! Ici, l’avertissement de Jésus peut avoir de quoi surprendre.
Le début récit parlait d’asthénie, de faiblesse, de maladie. Et voilà que Jésus parle à présent de « péché », comme pour signifier à l’homme de prendre garde, afin de ne pas retomber dans le péché.

Quel lien doit-on faire ici entre la maladie et le péché ?

Il est évident que la maladie ou le handicap qu’un homme subit n’a rien à voir – et ne doit pas être confondu – avec le péché qu’il commet. Alors, pourquoi, Jésus dit à cet homme « ne pèche plus ! »

Je crois que Jésus veut ici mettre en avant – à côté de la réalité de la maladie de cet homme, qui l’empêchait (semble-t-il) de se déplacer facilement, et constituait un handicap à sa mobilité – le fait que l’homme n’était pas ce qu’il devait être, ne vivait pas comme il aurait dû.

Le péché de l’homme auquel Jésus fait référence ici, est – il me semble – son manque patent de volonté et de courage, l’enfermement dans lequel il s’est lui-même prostré et anéanti.
Voilà 38 ans qu’il s’est trompé de chemin, 38 ans qu’il attend, sans bouger d’un iota, que quelqu’un le prenne en charge et le descende dans la piscine.
Voilà 38 ans qu’il n’a pas choisi la vie [Dt 30], mais ce qui est mortifère, en se laissant décourager par la maladie et la peur, en se laissant enfermer dans l’immobilisme et la répétition aliénante de la même vie insensée, jours après jours.
Voilà 38 ans que cet homme ne compte que sur les autres, sans faire usage de sa volonté et de sa liberté, 38 ans que cet homme vit comme une épave, allongé sur son lit de misères, loin de sa vocation d’être humain, de sa vocation d’enfant de Dieu, auquel tout homme est pourtant appelé.
Imaginez-vous : 38 ans. Quel gâchis humain !
Alors le péché de cet homme, c’est – je crois – tout ça ! Ce n’est évidemment pas la maladie physique en elle-même, mais c’est tout le reste : c’est le fait qu’il se soit laissé égarer et enfermer dans une vie privée de sens, de direction, de signification. C’est le fait qu’il ait laissé s’éteindre en lui la flamme du désir de guérir, la flamme de l’espérance, la flamme de la confiance.

Bien entendu, l’homme avait de véritables circonstances atténuantes : l’épreuve physique et réelle de la maladie.
Pour autant, les paroles de Jésus – aussi bien son « veux-tu guérir ? » [v.6], que son « ne pèche plus ! » [v.14] – montre que l’homme s’était fourvoyé et dirigé dans une impasse, en se résignant au découragement, en réduisant sa personne et sa vie à sa seule maladie.

Ici, les paroles de Jésus [v.6 & 14] laissent entendre que le signe de la « guérison » a été en même temps « pardon du péché ».
L’homme – ressuscité, remis debout par la puissance de la Parole du Christ, sauvé dans son corps et son âme [Psyché] – est, dès lors, appelé à vivre pleinement en sauvé[1].
Jésus lui demande maintenant de « porter » son grabat. C’est-à-dire non seulement de vivre debout, en homme libre, mais de prendre sur lui, de supporter la part qui lui revient, en ayant une vie digne, en décidant de poursuivre dans la dynamique ouverte par Jésus, en faisant correspondre ses actes à son nouvel état, sans jamais retomber dans la routine du découragement, sans jamais revenir à son ancien chemin qui l’avait conduit dans l’impasse du désespoir.

Autrement dit, parce que Jésus offre à cet homme une vie nouvelle, il lui donne la possibilité de porter son passé, de porter sa charge, sans s’y laisser enfermer. Il restaure son être, en lui donnant la possibilité de reconfigurer son histoire, afin de lui donner – à présent – un sens, une direction, un but, afin de vivre désormais en homme libre, sous le regard de Dieu.
Alors le passé que cet homme doit porter avec lui n’est plus là comme ce qui le conditionne ou l’emprisonne. Jésus l’a délié du poids de ce qui l’écrasait. Mais ce passé lui appartient comme ce qui a construit son expérience et son histoire, et comme ce qu’il devra emporter avec lui et garder dans un coin de sa mémoire, pour vivre libre, sans retomber dans l’enfermement qui l’avait rendu esclave durant toutes ses années.

Par ailleurs, l’évangile nous montre que cet homme n’a pas été le seul à se fourvoyer dans cette histoire. La réaction des autorités juives est elle aussi étonnante. Voilà que l’homme guéri est critiqué parce qu’il porte son lit un jour de sabbat. Quelle ironie !
Sans doute aurait-il fallu que cet homme reste couché une journée de plus !

Quoi qu’il en soit, le miracle est complètement éclipsé, et ce qui retient l’attention des autorités juives est secondaire et dérisoire : c’est que cet homme ne respecte pas le sabbat, parce qu’il travaille, parce qu’il porte une charge un jour de repos.

Alors l’homme répond à sa mise en accusation. Celui qui avait dit : « je n’ai personne » prononce maintenant un nom : celui de Jésus.

Mais aveuglés par une obéissance servile à la Loi, les autorités juives sont incapables de se réjouir de la guérison de cet homme. Ils y voient seulement la transgression de l’interdit lié au repos sabbatique, transgression qui émane de Jésus.

La réponse de Jésus à leur encontre est éloquente, mais elle ne peut être reçue que par ceux qui l’accueillent comme le Christ : « Mon Père, jusqu’à présent, est à l’œuvre et moi aussi je suis à l’œuvre » [v.17].
Dieu ne cesse de poursuivre son action créatrice et de soutenir l’univers, y compris pendant le sabbat. Chaque jour, il prend soin de ses créatures, il soutient les hommes et les sauve. Son amour et sa providence ne connaissent pas de repos.
A l’image de son Père, Jésus signifie qu’il participe précisément à cette action providentielle, qu’il vient révéler le salut de Dieu.
Jésus vient manifester l’amour du Père, et pour cela… pas question d’attendre le lendemain !

Contrairement à ce que veulent croire les autorités juives [selon l’évangile de Jean], Jésus ne vient pas ici se faire « l’égal de Dieu » [cf. Ph 2, 6], mais rendre manifeste sa Parole, une parole qui transforme ceux qu’elle touche, y compris le jour du sabbat.

Cette polémique autour du sabbat peut nous interroger – nous aussi – sur ce que nous entendons par « écouter la Parole de Dieu ».
Le Sabbat – qui correspond, pour nous, au repos du dimanche – est le temps de l’écoute de la Parole et de la rencontre avec Dieu. Mais ce n’est pas un temps d’inactivité.
Ecouter la Parole, c’est bien sûr l’entendre, s’en imprégner, mais c’est aussi la vivre et la mettre en pratique.
Le sabbat « dominical » est ce temps qui marque le renouvellement de notre désir de vivre avec Dieu, d’écouter sa Parole, pour suivre le Christ.

Or, le récit biblique indique que cet homme n’avait trouvé personne pour l’épauler en 38 ans. Il y a de quoi s’interroger sur la mise en pratique de la Parole de la part de tous ceux qui avaient pu l’entendre. 
Et cette question ne regarde pas que les juifs d’autrefois, elle nous concerne également aujourd’hui… nous qui sommes appelés à vivre de la Parole que nous recevons, dans le quotidien de notre existence.

Alors, frères et sœurs, que peut-on retenir aujourd’hui de cette méditation ?

A nous qui sommes parfois rendus « infirmes » par les épreuves de la vie, à nous qui nous sentons « inaptes » ou « incapables » face à telle ou telle situation, à nous qui nous sentons parfois « paralysés » par nos peurs ou nos doutes, nous qui ne parvenons pas à sortir de nos enfermements, d’une histoire trop lourde à porter, des habitudes impossibles à abandonner, d’un passé devenu sclérosant, l’Evangile nous annonce ce matin la délivrancela libération.

Le Christ vient réveiller en nous la flamme cachée, le désir et l’espérance qui étouffent sous le poids de nos fardeaux accumulés.
Les paroles de Jésus nous appellent ce matin à nous lever, à laisser là nos enfermements, à prendre avec nous notre passé, pour aller vers la source qui accueille et qui guérit toutes nos détresses.
L’Evangile nous offre de vivre debout, une existence d’hommes et de femmes libres, dans la confiance en Celui qui nous offre le baume de son amour pour guérir nos blessures.

« Veux-tu guérir ? »
« As-tu le courage de sortir de ton découragement ? »
Voilà la question que nous adresse le Christ, ici et maintenant.

Le Christ est toujours prêt à intervenir dans nos vies, mais le voulons-nous vraiment ?
Sommes-nous prêt à sortir de nos habitudes, de nos routines, de nos découragements ?
Acceptons-nous le risque d’être dérangé, d’être bousculé, d’être transformé ?

« Veux-tu guérir ? » dit Jésus à cet homme.
Le Christ ne s’impose pas. Il n’agit pas sans l’homme. Il ne contraint pas sa liberté.
Son action requiert d’abord le désir et la volonté de l’homme.           

Alors la résurrection est le fruit d’une action commune :
- En Jésus Christ, Dieu fait « l’impossible », il m’offre sa grâce, malgré ma misère :
« Lève toi ! »
Il me propose un autre chemin ; il m’offre la puissance de sa résurrection.
- Mais, il me demande de faire « le possible », de vivre courageusement dans la foi :
« prends ton lit, porte ton grabat, et marche ! »
Il m’appelle ainsi à ne pas me reposer sur mes faiblesses et mes infirmités, mais sur lui seul, lui qui m’apprend à marcher à ses côtés, jour après jour, dans la confiance.

« Veux-tu guérir ? »
« Veux-tu changer ? »
« Veux-tu que je te transforme ? »
Voilà la vraie question qu’il me pose… voilà la question qu’il nous pose.
Amen !
P.L.


[1] On peut remarquer que le mot « sain » revient 7 fois dans le récit, ce qui semble bien appuyer le motif d’un « salut intégral ». 

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Cher Pascal,

J'ai l'impression de m'être pris un ouragan en pleine tête en lisant ça! Et j'entends au loin, ou plutôt au plus profond de moi un "Talitha koum!"
Et ça me donne sacrément envie, (et plus qu'une envie, ça m'aide et me remets en marche), de me relever, et de dire un immense OUI à toutes ces dernières question.

Et ...choisir la vie!

Audrey

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